@Chae Shin Woo & @Chae Shin Ran

The pain of lies

Les bras croisés sous la poitrine, appuyée contre un mur, Shin Ran attendait que la chorégraphe arrive, n’accordant aucun regard au reste du groupe. Elle finit par sortir son téléphone pour regarder son fil d’actualité. Elle pétait les plombs, complètement. Après ce diner catastrophique, elle avait senti son cœur se briser lorsque Shin Woo était parti alors qu’elle lui avait demandé de ne pas la laisser. Elle l’avait vu s’éloigner avec douleur et c’était, en retenant ses larmes, qu’elle avait réussi à appeler une compagnie de taxi, les sommant d’avoir une conductrice féminine. Elle risquait de faire une grosse crise d’angoisse si jamais un homme se trouvait devant elle. Elle était rentrée, avait claqué la porte du dortoir, n’avait pas prononcé un mot puis s’était renfermée comme une huitre sous l’incompréhension du groupe, elle mangeait beaucoup moins et si elle était très mince de nature, son état devenait presque inquiétant mais elle n’avait plus d’appétit. Bien entendu, elle restait professionnelle, restait assidue mais elle avait énormément de rancœur… en plus de devoir accepter que tout ce en quoi elle avait cru était faux finalement. Un appel la sortit de son fil d’actualité, la faisant soupirer avant de froncer les sourcils. Pourquoi Shin Woo l’appelait exactement ? Elle décrocha, ne disant rien. Elle attendait. Puis elle comprit. Il semblait planer complètement. Des souvenirs remontaient. Sa prise de drogue quand il s’était blessé au genou. Il ne lui en avait jamais parlé, elle n’avait jamais abordé le sujet avec elle mais c’était ça son but ? Devoir planer pour accepter plutôt que d’essayer de surmonter, ensemble. Elle lui en voulait comme jamais. Elle était en colère et elle raccrocha rageusement avant de se retenir de balancer son téléphone en travers de la pièce. Elle le posa plus ou moins calmement sur ses affaires avant de rejoindre les autres filles tandis que la brune entrait dans la salle. Tout le monde s’échauffa. La chanteuse avait la mâchoire serrée, contenant sa haine, contenant ses larmes. Cependant, son énervement finit par porter ses fruits. Une erreur dans la chorégraphie, Nymphea la reprit gentiment mais ça augmenta la boule de nerf qu’elle ressentait. Elle allait exploser. Elle ne dit rien, traversant la salle pour reprendre ses affaires puis claquer la porte sous l’incompréhension générale tandis qu’elle aboyait presque au téléphone pour avoir un taxi le plus vite possible… Bien sûr conduit par un représentant de la gente féminine. Elle récupéra ensuite rageusement son masque noir ainsi que son bonnet dans son sac alors qu’elle prenait lâchement la fuite. Elle savait que Lahela, Margaret ou même une autre membre allait essayer de la rattraper alors elle sortit au plus vite, ne pensant pas aux conséquences pour l’instant. Elle vit avec soulagement que le véhicule était là, elle arriva à dire l’adresse où elle souhaitait aller avec plus ou moins de calme puis elle attendit d’être arrivée. Aucun mot ne fut prononcé de tout le trajet, elle régla puis sorti pour se rendre à l’appartement de son ancien jumeau… S’il n’avait pas changé depuis le diner à leur parent. Elle entra facilement, elle connaissait le digicode ce qui lui permit de ne pas tambouriner à la porte pendant des heures. Elle entra, ôtant ses baskets sans défaire les lacets avant d’aller à son encontre, craquant complètement lorsque son visage apparut face à elle. Sa main partit d’elle-même claquer sa joue alors que les larmes se mirent à dévaler sur ses joues. « T’AVAIS PAS LE DROIT SHIN WOO ! T’AVAIS PAS LE DROIT DE PARTIR ET DE BRISER CETTE PROMESSE ! ALORS QUOI ? C’EST ÇA TA SOLUTION ? TE FOUTRE EN L’AIR ? » Ses mains vinrent attraper ses épaules alors qu’elle se mit à le secouer. Elle criait à s’en briser les cordes vocales. Elle hurlait comme elle avait hurlé cette nuit où elle était rentrée en larmes avant de développer sa phobie des hommes. Et puis, finalement son visage vint taper contre son torse alors que ses poings, eux, tapaient contre son torse. Elle était à bout. Son seul pilier, celui en qui elle croyait plus que tout, l’avait lâchée alors elle s’effondrait.

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Comment pourrait-il encore faire face au doux visage de celle qui avait été longtemps sa sœur, sa jumelle sans se souvenir que entre eux était un mensonge ? Il lui était impossible de faire comme si tout allait bien. Son existence était comme un bateau pris en pleine tempête, il prenait l’eau de partout. Ses épaules ne sont pas assez larges pour supporter les tourments de sa frangine aussi… finalement Shin Ran était quoi pour lui ? Non cela faisait beaucoup trop pour lui. Il passait son tour, tant pis si on estimait son attitude lâche ou quoique ce soit d’autre. On pouvait pas attendre du jeune homme qu’il garde la tête froide, affronte la situation sans broncher. Après tout il avait juste 24 ans !! Elle ne pouvait pas lui demander de rester son pilier, le même soutient alors que lui aussi était touché par la situation. Shin Woo touchait le fond. Il ne se pointait plus dans les locaux de Joy Play ou alors rarement. Il ne ressentait plus aucun plaisir à danser. Il ne se sentait pas capable d’esquisser des sourires pour faire croire que tout allait bien. En plus il n’avait pas envie de croiser Shin Ran. La jeune femme lui en demandait beaucoup trop. Il avait toujours mis un point d’honneur à la protéger mais cette fois elle devrait affronter les obstacles sans lui, et grandir un peu. Il en avait marre d’accourir alors que personne ne le faisait pour lui. Tout le monde avait mouché le nez et essuyé les larmes de Woo Jin mais qui avait songé au pauvre fiancé abandonné ? PERSONNE ! Il en avait assez alors Shin Woo voulait que l’on lui fiche la paix. Il en avait marre de souffrir donc il ne trouva rien de bien mieux à faire que plonger dans les ténèbres de la drogue. Un monde qu’il avait fréquenté, il y a un moment déjà. Il avait cruellement besoin des nuages roses, des délires débiles dans lesquels il plongeait. Pas besoin de venir le sauver !! Il ne demandait rien à personne…

Allongé dans son canapé, portant une tenue qui avait connu de meilleurs jours car couverte de tâches de nourriture, les cheveux longs en bataille, Shin Woo attendait que le temps passe. La souffrance disparaissait alors que la drogue faisait son effet. Il ne se souvient même pas d’avoir appelé Shin Ran. Il se sentait ailleurs. Il tendit la main pour refermer les doigts autour de la bouteille de bière. Il grogna en constatant que celle-ci était vide, il la laissa retomber sur le beau tapis. Cet appartement était un temple à son ancienne vie. Il y avait encore des traces de Joon Jae dans la décoration, des photos des « jumeaux » accrochés aux murs. Un beau temple du temps jadis. Son cœur ne se serra plus tandis que son regard se posait sur toutes ces marques de son passé. Il ne se rendit pas compte que son ex-sœur venait de mettre les pieds chez lui, en même temps elle avait été relativement silencieuse. Il essuya du revers de sa main un peu de bave qui coulait au coin de sa bouche. Il était devenu un vrai déchet… et il s’en moquait profondément. Ses yeux exprimèrent rien quand Shin Ran lui hurla dessus, puis tambourina son torse. Sa détresse ne le touchait pas comme il se trouvait loin de ce monde de souffrance. Son corps était presque une coquille vide. Il laissa pourtant la jeune femme se défouler avant de prendre ses poignets pour les écarter de son torse. « Tu fais… trop de bruit… » Il grimaça parce que la voix de la demoiselle vrillait dans ses oreilles. Il la repoussa avant de s’allonger encore dans son canapé. « Fous-moi la paix. » Il était un homme brisé, sans raison de vivre. Il avait même plus de chien pour le bousculer, lui réclamer de l’attention et de l’affection. « Qu’est-ce que tu veux ? » Il lui tournait le dos, sa voix semblait venir de loin. Il se sentait toujours déconnecté du monde présent.

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Shin Ran était douce. Shin Ran était forte. Shin Ran était souriante. Autant de qualité qui semblait définir la jeune femme qui était, en vérité, une personne brisée. Elle avait oublié cette fois où on avait voulu abuser d’elle, développant simplement une véritable angoisse envers la gente masculine, réussissant à en faire fi seulement lorsqu’elle connaissait bien la personne. Shin Woo était le seul à réussir à maintenir cette personne qu’elle avait construite, pensant de façon idyllique qu’ils se soutenaient l’un comme l’autre. Quelle belle connerie. Certainement qu’elle s’était bercée d’illusions, que seule elle avait besoin de sa présence et peut-être même qu’elle était un tel fardeau qu’il avait pris plaisir à s’en débarrasser lorsqu’il n’avait plus eu besoin de s’encombrer d’elle. Elle ruminait ses pensées noires, elle les alimentait et ses nerfs étaient mis à rude épreuves. La chanteuse principale du groupe refusait d’expliquer à quiconque le problème, même à Lahela qui était l’une de ses plus grandes confidentes malgré tout. Les filles devaient travailler une nouvelle chorégraphie mais tout allait mal, alors à cause d’une remarque bienveillante de Nymphea, elle était partie en furie sans un mot. L’appel de celui qu’elle considérait précédemment comme son jumeau avait fait déborder le vase. Il était complètement stone, il planait complètement. Elle avait appelé un taxi, demandant expressément que la personne qui le conduise soit une femme, se dépêchant pour être certaine que personne ne la rattrape. Elle aviserait plus tard des explications qu’elle allait devoir rendre, pour l’instant c’était le cadet de ses soucis. Elle indiqua l’appartement de Shin Woo, y arrivant plutôt rapidement finalement. Était-ce si égoïste de vouloir qu’ils surmontent ça ensemble ? Peut-être oui, puisqu’elle était la seule à s’attacher à cette relation qu’ils avaient eu par le passé. Lahela lui avait pourtant dit par le passé que Shin Woo n’agissait comme ça avec elle que parce qu’ils avaient ce lien de parenté et qu’il n’était pas comme ça avec tout le monde. Elle n’avait pas voulu la croire à ce moment, idéalisant celui qu’elle voyait alors comme étant sa moitié.
Ayant les clés de son appartement, elle entra plutôt facilement dans le logement, se faisant discrète. Quoique… S’il était dans l’état auquel elle pensait, elle pourrait même taper des cymbales entre elle qu’il ne percutait pas. Alors oui, elle criait, elle laissait sortir tout ce qu’elle avait accumulé au fil des jours, des semaines… Des mois ? Elle en avait même perdu la notion du temps. Était-elle tellement idéaliste à l’idée de pouvoir réparé ce qui avait été détruit. C’était presque certain. Il ne devait pas l’entendre, il ne devait pas la sentir taper contre son torse. Ses larmes dévalaient ses joues alors qu’elle criait à en briser ses cordes vocales. Sa voix restait bloquée dans sa gorge et, impuissante, elle le vit s’éloigner d’elle. Qu’elle lui foute la paix ? Son cœur lui faisait mal, comme s’il venait de piétiner les derniers morceaux de celui-ci. Elle se laissa tombée par terre, ses fesses rencontrèrent le sol alors que ses perles salées coulaient d’elle-même sur ses joues. Comme sous le choc, elle ne bougeait pas, ses lèvres entrouvertes. Avait-elle vraiment quelque chose à dire ? Oui, bien sûr, mais elle savait déjà qu’il n’entendrait rien du tout. Elle pouvait lui sortir un long discours, lui lister des tas de choses mais il s’en foutrait probablement. Est-ce qu’elle voulait partir ? Non. Malgré sa douleur, elle avait besoin de sa présence. Elle était égoïste, elle le savait. Comme si elle était en pilote automatique, elle se leva pour prendre deux bières dans le frigo qu’elle décapsula comme si elle était chez elle puis elle revint dans le salon, ses fesses retrouvant le sol alors que son dos était contre le canapé. Elle tendit la deuxième boisson à Shin Woo avant que sa voix ne se fasse entendre. « J’veux me foutre en l’air avec toi. Ça leur donnera cette satisfaction de nous avoir détruit mais tant pis. Si tu déconnes, je déconnes aussi. » Sa voix était froide alors qu’elle passait sa main sous ses yeux pour chasser ses larmes avant de se tourner vers ses cheveux. « Après tout, t’en a rien à foutre de moi, pourquoi ça t’embêterait, hein ? » Ce sourire qu’elle venait de peindre sur ses lèvres puait l’hypocrisie surtout avec une voix qui était aussi calme. Presque trop calme.

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Allongé dans mon canapé, portant une tenue qui avait connu des jours meilleurs, les cheveux longs en bataille, la bave séchée au coin de ma bouche, je ne bougeais pas attendant que le temps passe et fasse son boulot. Il y avait toujours la solution de la drogue pour atténuer mes souffrances… elle devait d’ailleurs faire son effet prochainement. Je suis devenu un « déchet » depuis que mes parents avaient eu la merveilleuse révélation de nous balancer que nous n’étions pas jumeaux, Shin Ran et moi. Seul un mensonge nous liait. Cette vérité avait chamboulé beaucoup de choses dans mon existence. Je me demandais si ma grande histoire amoureuse avait elle aussi existé ou fantasmé. Il aurait fallu d’un coup de fil pour effacer cette inquiétude mais le courage me manquait… Je souhaitais juste disparaitre de ce monde. Personne ne pleurerait ma disparition. Ma sœur ? Pardon mais il est préférable que mademoiselle me raye de son existence. C’est une idol ! Son avenir est devant elle. Il est beau, brillant. Impossible qu’elle ait envie de se coltiner un poids mort tel que moi. Un boulet enchainé aux chevilles.
La jeune femme se tenait pourtant bien dans mon appartement sans que je remarque sa présence ou ne réagisse quand elle explose de colère en tambourinant mon torse et me hurle dessus. Elle ne recevra aucune réaction de ma part. La drogue faisait enfin effet. Je me sentais comme évoluant dans un univers parallèle, spectateur de ce que Rannie pouvait vivre. Les jérémiades me donnaient des maux de tête, les derniers lambeaux de ma raison souhaitaient juste sombrer dans les méandres de la drogue. Mes paroles sont dures, méchantes mais elle ne doit pas rester auprès de moi. Elle perd son temps ! Il est précieux alors que Shin Ran quitte cet appartement en me haïssant ainsi elle aura aucun regret en m’oubliant. Cependant ma mémoire devait me faire défaut parce qu’elle avait zappé combien ma frangine est une obstinée quand cela me concerne. Cette têtue… Je fronçais les sourcils en voyant une bouteille de bière dans ses mains. Pourquoi ? Depuis quand elle boit ? Je vide la mienne en une seule traite. Je donne un grand coup dans sa bouteille pour qu’elle lâche celle-ci. « Bois pas cette merde. » Shin Ran est un ange, un être de pureté. Jamais son aura ne devra se noircir. « Dis pas des conneries… » J’ai mal au crâne de me concentrer sur ce présent que je désire ardemment oublier. « Tu as une vie que beaucoup t’envie… alors cesse tes conneries… pars ! Oublie-moi ! » Ma voix est montée dans les aigus. Je veux qu’elle arrête de perdre son temps avec moi. Foutez-moi la paix. « Tu as jamais eu besoin de moi… personne a jamais eu besoin de moi. » Je me recroqueville sur moi, pleurant comme un enfant serrant ma bouteille contre moi. « Oublie-moi… »

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Dire que Shin Ran était remontée était un euphémisme parce qu’elle bouillonnait d’une colère sourde mais aussi monstrueuse. Elle en voulait énormément à Shin Woo de son absence mais surtout de son appel silencieux. C’était la première fois qu’elle partait aussi vite d’une répétition en faisant comprendre à quel point elle n’était pas d’humeur. Elle ne pouvait pas faire semblant. Elle ne pouvait plus faire semblant. Elle avait craqué une fois devant celle qu’elle croyait être son frère jusqu’à la révélation de ses parents qui leur avait dit que ce n’était qu’une invention de leur part. Ils n’avaient aucun lien de sang, simplement une date de naissance identique et leurs parents s’étant trouvés. Ils les avaient blessés en leur cachant la vérité… Pourquoi ils avaient fait ça d’ailleurs ? Shin Woo souhaitait lui tourner le dos pour se foutre en l’air seul, elle pouvait le comprendre mais elle ne l’acceptait pas pour autant. Elle était têtue et légèrement égoïste par nature quand cela concernait le jeune homme. Il l’avait blessé mais elle ne partit pas pour autant parce qu’elle refusait de le laisser comme ça. C’était complètement inconscient, pourtant elle s’était levée pour prendre une bouteille de bière, étant très claire avec lui. Il voulait se foutre en l’air ? Elle le ferait aussi. Elle ne sursauta pas quand il donna un coup dans sa bouteille même si elle la lâcha à cause de la force qu’il avait mis. Le regard qu’elle posa sur lui était dur, plus qu’il ne l’avait jamais été envers lui. Un rire dénué de joie sorti de ses lèvres, un rire nerveux avant de secouer la tête. « C’est sûr que s’ils savaient le nombre de cauchemars que je fais, ma phobie des hommes, et les mensonges de ma mère, ils continueront de l’envier. » On pouvait entendre toute l’ironie dans sa voix avant qu’elle ne soupire. Elle finit par se rapprocher de Shin Woo, posant une main sur son dos, agrippant alors son haut. « Tu t’écoutes quand tu parles ? » Sa voix s’était radoucie en le voyant pleurer, quelques larmes s’échappèrent de ses yeux mais elle ne le laissa pas attendre. « J’ai toujours eu besoin de toi Shin Woo, toujours. T’es le seul à pouvoir calmer mes crises de panique, à pouvoir me rassurer quand je doute, tu crois vraiment que je pourrais m’en aller comme ça et t’oublier ? Maintenant, on va le faire à deux. On va se relever à deux ou on sombrera à deux. » Ses mains vinrent alors prendre le visage du jeune homme en coupe pour qu’il la regarde, pour qu’il voit dans ses yeux qu’elle était autant brisée que lui. « Même s’ils nous ont menti, tout ce qu’on a vécu tous les deux c’était vrai et ce sera toujours vrai. Quand j’allais mal, tu as été là. Quand tu allais mal, j’ai été là. Quand on va mal, l’autre est là alors soyons là l’un pour l’autre. Peut-être qu’on n’est pas jumeau mais il y a quand même toujours eu une certaine connexion entre nous. » Elle posa son front contre le sien, soufflant contre ses lèvres. « Je t’aime Shin Woo et je t’ai toujours aimé. »

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FOUS-MOI LA PAIX… ce concept échappe totalement à la jeune femme ? Elle aurait besoin de mettre le nez dans un dictionnaire, ou encore une encyclopédie pour comprendre le message. Son attitude me tapait sur le système parce que je souhaitais juste avoir la paix. Nous n’avions plus rien à faire ensemble. Nous avions grandi dans un mensonge, pas la peine de poursuivre sur cette voie. On prenait chacun un chemin pour faire notre vie tranquillement. Je ressens un profond agacement alors que mademoiselle insiste. Oui je veux foutre mon existence en l’air… en quoi cela la concerne ? Nous n’avions rien à faire ensemble. Shin Ran ne parait pas comprendre que cette nouvelle perte est insoutenable pour moi. J’ai perdu mon grand amour, maintenant ma jumelle alors pardonnez-moi mais tout prend l’eau chez moi. Je ne me sens pas capable de reprendre du poil de la bête tout de suite. Laissez-moi toucher le fond. On verra plus tard ce que je deviendrai. Actuellement je veux juste que la miss vire son popotin de chez moi… mais elle ne le fait pas !! Elle ose me provoquer en disant que si jamais je compte me mettre la tête à l’envers, elle en fera de même. Quelle casse-pied ?! Je vire la bouteille qu’elle possédait en donnant un grand coup de pied dedans. Même pas en rêve, elle boit ça ! Je hausse des épaules car elle raconte des conneries. « Tu sais bien que personne ne sera jamais au courant. Ils t’envient parce que tu es belle, tu chantes bien. Tu es un modèle pour eux. » Avait-elle toujours été aussi pénible ? Je ne supporte plus personne en ce moment. Le monde m’exaspère. Ils attendent tous quelque chose de moi alors je ne possède pas la force ni le courage pour satisfaire leurs envies. Je voudrais avoir la force de me redresser pour mettre Shin Ran à la porte, malheureusement mon corps ne me répond plus. Il est dans un monde parallèle. « Pourquoi ? » Je repousse la demoiselle mais elle semble avoir plus de force que moi en cette seconde. « Pourquoi tu te soucies de moi ainsi ? On s’en fout ! Nous avons aucun lien sanguin, il n’y a pas besoin de faire semblant en poursuivant une relation qui n’existe pas. Shin Ran, il va falloir que l’on coupe le cordon. Je ne pourrais pas toujours être là pour toi. Nos chemins vont immanquablement prendre des routes séparées, et nous aurons aucune excuse pour revenir l’un vers l’autre. » Je gonfle mes joues d’agacement. « Pourquoi tu veux t’accrocher ainsi ? Tu n’as pas besoin d’un boulet comme moi à ta cheville. Nous avons un passé ensemble mais notre avenir ne se fera pas de la même façon. Nous allons juste nous séparer, grandir chacun de notre côté… puis mettre un pansement sur toutes ces années de mensonge. C’est trop douloureux de te voir ! J’ai tout perdu… Mon homme, ma famille. Ce monde est que mensonge. Laisse-moi mourir. Je ne veux plus vivre. » Même sa déclaration ne m’aiderait pas. « Moi aussi… mais je suis si fatigué… je vais juste m’endormir pour ne plus souffrir. »

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Peut-être qu’elle jouait avec le feu, peut-être qu’elle devrait partir sans regarder en arrière mais… Comment pouvait-elle laisser derrière elle cet homme avec qui elle avait tant partagé ? Shin Ran était du genre têtu, elle ne voulait pas entendre raison alors elle restait jusqu’à ce qu’on la mette au pied du mur, quitte à ce qu’elle souffre pour comprendre les choses. Elle n’avait pas voulu croire Lahela quand celle-ci avait dit que la jeune femme était la seule que Shin Woo protégerait envers et contre tout. Elle le pensait attentionné au naturel. Elle le voyait d’une gentillesse et d’une douceur incommensurable… Elle voyait tellement de qualité en lui, qu’elle n’avait pas connaissance de ses défauts qu’elle refusait de voir encore aujourd’hui alors qu’ils étaient exposés au grand jour. Elle était en colère contre lui pourtant mais elle ne pouvait que s’en prendre à elle pour ne pas être venue plus tôt, pour ne pas avoir fait les premiers pas alors qu’elle aurait dû. Elle était pleine de bonne volonté pourtant, prenant même une bière pour appuyer ses dires mais il envoya le tout valser par un coup de pied parce qu’il avait encore un peu de force. Elle ne put que lever les yeux au ciel en l’entendant parler. « Peut-être bien ouais, mais au fond, ça va pas alors à quoi ça sert qu’on m’envie si je ne suis pas heureuse ? Tu crois que ça me convient de n’être envier que pour ma voix ou ma soi-disant beauté ? C’est qu’une façade. » Une façade fragile qui s’effondrait de jour en jour sans qu’elle ne puisse rien contrôler. Elle aurait aimé se réveiller un matin pour qu’on lui dise que tout ça n’était qu’un cauchemar, que tout allait bien entre Shin Woo et elle mais ça n’arriverait jamais, elle le savait. La réalité était là, lourde et douloureuse. Elle se cramponnait à lui, comme pour le rassurer, comme pour se rassurer, comme pour les rassurer. Elle ne bougea pas, même quand il la poussa, elle avait plus de force que lui en cet instant. « Et alors ? On est obligé d’avoir un lien sanguin pour se soucier de quelqu’un ou prendre soin de lui ? Tu crois que ce n’est qu’une mascarade tout ce temps qu’on a passé ensemble toi et moi ? Ouais, on est pas jumeau et alors ça change toute cette affection ou tout cet amour qu’on s’est porté toi tous les deux ? Ces nuits à se réconforter c’était du vent pour toi ? On n’a pas de lien du sang mais, finalement, ne dit-on pas qu’on peut choisir sa famille de cœur ? N’est-ce pas ce qu’on a fait finalement ? Tu crois que je vais te lâcher maintenant alors que t’as toujours été un pilier pour moi ? » Demanda-t-elle en le tenant toujours avant de finalement passer ses bras autour de son corps pour l’envelopper dans une étreinte qu’elle voudrait rassurante même s’il risquait de la repousser. Elle le serrait de toutes ses forces. « Tout ce qu’on a construit ensemble était vrai. Je suis pas Joon Jae, je suis pas ta jumelle mais je sais que si tu pars, je remonterai jamais la pente parce que t’a toujours été l’autre moitié de mon âme Shin. Si je t’avais abandonné, je serais pas là aujourd’hui… Je t’abandonnerais jamais Shin Woo alors dors si tu veux mais réveille toi pour toujours voir que je serais là parce que cette souffrance passera. » Elle y croyait sincèrement.