Un soupir traversa tes lèvres alors que tu essuyais une des tables du café. Tes cheveux bruns étaient ramenés en une queue de cheval serrée pour ne pas te gêner dans tes tâches de la journée, qui, au fil des heures, s'enchaînaient. Debout depuis trois heures du matin, il était maintenant vingt-et-une heure, l'heure de fermer le café dans lequel tu travaillais. Le patron t'avait laissé les clés, après tout, tu faisais la fermeture et l'ouverture depuis plusieurs mois déjà.
La clé glissa dans la serrure alors que tu fermais le petit commerce dans lequel tu avais trouvé un moyen de survivre. Ce n'était pas un métier qui t’intéressait, tu n'y éprouvais même aucune joie, mais en étant serveuse ici, tu arrivais au moins à gagner un peu d'argent pour avoir un toit et de quoi manger. Même si manger n'était plus ta priorité depuis quelques temps. Depuis que ta vie avait perdue tout intérêt à tes yeux. ~ • ~ • ~ • ~
Un sourire s'étira sur tes lèvres alors que tu courais d'un bout à l'autre de ta nouvelle maison. Elle était grande, dans un style assez ancien, mais tellement plus chaleureuse que l'appartement dans lequel tu vivais avec tes parents à Busan. Tu avais passé les sept premières années de ta vie dans une des métropoles de la Corée du Sud et aujourd'hui, pour la première fois, tu découvrais la campagne, bien plus calme que la ville de laquelle tu venais. Tout y était nouveau pour toi, y compris les grands espaces de verdures. Mais tu étais une enfant joyeuse, pleine de vie et tu avais simplement pris ce déménagement comme une nouvelle aventure.
Alors que tes parents déchargeaient les cartons et emménageaient officiellement dans la nouvelle habitation de la famille Park, tu décidas de t'éclipser. De ce que tu avais observé, ce village n'était pas très grand, mais semblait chaleureux. Tes yeux empli de curiosité, se posaient partout, enregistrant ces nouvelles informations que tu ne connaissais pas encore. Tout te semblait merveilleux, il n'y avait pas d'autres mots. Les maisons anciennes bordaient le chemin sur lequel tu marchais, les arbres poussaient à tous les coins de rues. Tu découvrais un nouveau monde.
Tu y étais tellement plongée que tu ne te rendis pas compte que tu fonçais droit vers un autre enfant. Ce qui était inévitable le fut et tu rentras en plein dans un garçon, qui a vu de nez, semblait avoir le même âge que toi. Vous étiez tombés tous les deux sur le sol, mais vous ne sembliez pas trop choqués. Tu t'excusas bien vite avant de te relever et de faire faire un joli sourire à fossettes à ton vis-à-vis.
« Bonjour, je suis Park Na Yeon. Je viens juste d'emménager ici, j'espère que l'on pourra s'entendre ! »
« Lee Sung Jun. Ravi de faire ta connaissance. »
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Tu te souvenais de cette première rencontre comme si elle s'était déroulée hier. Encore aujourd'hui, quand tu ne trouvais pas le sommeil la nuit, tu y pensais parfois. Plus souvent que tu ne voudrais, mais tu n'arrivais pas à oublier. Il t'était impossible d'arrêter cette vague de sentiments que tu ressentais à son égard, malgré tout ce qu'il t'avait fait. Même si c'était sa faute si aujourd'hui tu vivais ainsi. Même s'il était le seul à blâmer pour tes insomnies à répétitions, tes silences et la disparition de ton sourire. Tu ne pouvais pas t'en empêcher, tu te souvenais.
Alors que tu te glissais dans ton lit, tu t'arrêtas subitement. Les volets étaient fermés, tu ne pouvais pas. Tu avais besoin de lumière, le noir t'oppressait. Tu avais besoin de chaleur, même si ta grosse couette n'arrivait pas à te la donner. Pas celle dont tu avais besoin en tout cas. En silence, tu te levas donc de ton lit pour ouvrir ta fenêtre puis les volets. Séoul s'illuminait sous tes yeux, mais tu ne voyais pas. Non, ton regard était tourné vers cette scène si familière, si lointaine.~ • ~ • ~ • ~
Tu avais onze ans à présent et ça faisait quatre ans que tu vivais dans cette ville reculée. Quatre merveilleuses années pendant lesquelles tu n'avais cessé de sourire, d'être heureuse et d'aimer la vie. Ta vie familiale était parfaite, même si ta mère s'absentait parfois - plus que tu ne le souhaitais - pour son travail, partant pendant plusieurs semaines. Ton père te couvait et s'occupait de toi avec amour. Mais surtout, il était là. Sung Jun, ce garçon que tu avais renversé le jour de ton arrivée dans ce petit village. Sung Jun, ce garçon toujours souriant et avec qui tu formais un duo de choc et d'ennuis.
Les enfants n'étaient pas nombreux ici, alors très vite, vous étiez devenu inséparables, unis par plusieurs choses. Votre sourire toujours présents, votre amour pour les bêtises qui faisaient rire les habitants du village, mais surtout, votre passion pour la musique. C'était un amour commun que vous partagiez depuis bien avant votre rencontre. Ce besoin de chanter, de ressentir le rythme et les notes. Il vous avait rapproché en premier lieu jusqu'à faire de vous des meilleurs amis. Vous étiez la moitié de l'autre, vous complétant en tout point. Il n'était pas rare de vous voir chanter et danser ensemble, répéter avec cette flamme si particulière dans les yeux. La flamme de ceux qui ont un rêve, scellé à travers une promesse.
« Sung Jun, tu crois qu'on y arrivera un jour ? À devenir des idoles ? »
« Si on continue de travailler dur, je suis certain que oui ! Après tout, on se l'est promis pas vrai ? »
« Oui. Alors, continuons de travailler ! »
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Le sommeil te fuyait, encore une fois. Comme tant d'autres nuits, tu ressassais des souvenirs qui n'étaient que le reflet d'une amère trahison. Une trahison qui te serrait le cœur, une trahison qui t'empoisonnait jusqu'au fond de ton âme. Même roulée en boule sous ta grosse couette, un coussin serré contre corps, tu n'arrivais pas à t'abandonner à Morphée. C'était comme ça depuis un an, depuis qu'on t'avait trahi une seconde fois, blessant un peu plus ton cœur, perdant ce que tu pensais acquis à jamais.
Tes yeux vagabondèrent d'eux-mêmes vers cette photo, que tu gardais malgré le mal qu'elle te procurait. C'était la première fois que l'on t'avait trahie, mais même aujourd'hui, des années après, tu n'arrivais pas à jeter cette vieille photo, symbole d'une famille perdue. Cette photo qui te ramenait toujours à ce jour maudit. À ce jour où tout avait changé pour toi. Fermant les yeux, tu te résignas à revivre encore une fois ce qui t'avait marqué. Après tout, quitte à ne pas dormir, autant qu'il y ait une raison.~ • ~ • ~ • ~
Tu t'étiras doucement dans ton lit, alors qu'une musique douce te tirait du sommeil. Ton réveil venait de sonner alors que tu étais en vacances mais, tu l'avais réglé pour une bonne raison. Tu devais rejoindre Sung Jun pour répéter, en prévision d'une audition, audition que vous aviez tant attendus. Sortant doucement de sous ta couette, tu étais descendue, en direction de la salle à manger. Tu ne pensais pas que tes parents seraient levés, vu l'heure matinale, mais c'était pourtant le cas. Automatiquement, tu pressas le pas pour arriver plus vite mais, face à la porte close de la cuisine, tu te stoppas. Tu allais l'ouvrir mais, le ton des voix de tes parents t'en empêchait. Tu l'as sentit, toute la colère que leurs voix pouvaient contenir. Tu entendais ce qu'il disait. Il ne suffit que de ça pour te figer, muette dans l'horreur que tu ressentais face aux paroles qu'ils s'échangeaient.
« Si tu partais aussi souvent c'était seulement pour ça ? Pour une putain de seconde famille ?! Tu te fous de ma gueule Ah Rim ? »
« Absolument pas. De toute façon, ma décision est prise, je ne resterais plus avec vous, vous n'êtes plus rien pour moi, juste un poids. Ma vraie vie n'est pas ici, mais avec eux. »
« Avant que tu ne partes, je te poserais une question... Est-ce que Na Yeon est de moi ? »
« Pauvre tâche, vu comment tu me touchais, elle n'est assurément pas de toi ! Mais contrairement à son jumeau, elle n'est qu'un poids, je te l'a laisse volontiers. »
C'est sur ses mots que la porte coulissa, te laissant face à celle que tu appelais maman et celui qui t'avait aimé comme le plus précieux des trésors, mais qui n'était pas ton père. Elle ne t'adressa qu'un regard dédaigneux avant de partir, claquant la porte derrière elle. À partir de là, tu ne la revit plus jamais. Mais elle laissa derrière elle un cortège de nuisances. Elle planta la graine qui acheva de détruire ta famille, de détruire tout ce que tu pensais être ta vie jusqu'à présent.
« Papa... C'est pas vrai hein ? C'est un mensonge... C'est forcément un mensonge ? »
Ta voix tremblait alors que tes yeux cherchaient ceux de celui que tu appelais papa. Mais lui semblait éviter tout contact visuel et bien vite tu baissas les yeux, abattues. Tu ne pus que remarquer ses poings fermés et son visage crispé. Tout son corps était tendu et quand il parla, tu entendis distinctement ton coeur se briser.
« Sors de cette maison. Sors de cette maison avec toutes tes affaires et ne revient jamais. Tu n'es même pas ma fille, il n'y a aucune raison que je te garde chez moi. »
La sentence était irrévocable. Tu avais perdu tes deux parents de la plus horribles des manières. Ils ne voulaient pas de toi, ni l'un, ni l'autre. Ta génitrice parce que tu n'étais pas aussi bien qu'un jumeau dont tu venais juste de découvrir l'existence. Celui qui t'avait élevé avec tant d'amour parce que tu n'étais pas sa fille, seulement le symbole d'une trahison et d'un mensonge.
C'est à ce moment précis que tes larmes coulèrent, dévalèrent sur tes joues. Tu avais tourné les talons et était partie vers l'étage. Tu n'étais rien de plus qu'un nuisible ici, tu venais de le comprendre douloureusement à travers les mots de celui que tu idéalisais. C'est toujours en pleurant que tu entassas tes affaires, prenant tout, même cette photo qui était sur ta table de chevet. C'est sous son regard dur et orageux que tu déposas l'ensemble de ce qui t'appartenait devant chez vous, espérant qu'il te retienne, espérant qu'il comprenne que tu étais sa fille même sans liens de sang. Mais tu n'étais que le symbole de ce que sa femme avait fait, qu'un mensonge. C'est un bruit sec qui t'avertit qu'il ne reviendrait pas sur sa décision, alors qu'il fermait à jamais la porte de cette maison pour toi.
Tu n'avais plus rien, à part des larmes pour pleurer et des sacs pleins à craquer de toute ta vie.
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Le soleil se levait alors que tu essayais cette larme solitaire. Tu n'avais pas fermé l'oeil, encore une fois. Tu n'avais pas put empêcher les souvenirs. Ils continuaient de t'hanter, de te serrer le coeur. Secouant doucement la tête, tu sortis de ta couette, prête à partir pour le travail. Au moins, les actions répétitives, ton sourire factice et le fait de servir des gens toute la journée te permettait de ne plus penser. Tu agissais comme un robot mais, même là, parfois, tu craquais.
Comme la veille, tu glissas la clé dans la serrure pour ouvrir le Vintage Coffee. L'enseigne n'ouvrirait pas avant trois bonnes heures, mais rester dans ton petit appartement t'oppressait. Alors, tu venais ici et mécaniquement, tous les jours, tu faisais les mêmes tâches. Comme la veille, avant de partir, tu pris le balais et commença à le passer. Mais, seule, tu ne pouvais t'empêcher de penser. ~ • ~ • ~ • ~
Doucement, tu entras dans la chambre de celui avec qui tu vivais depuis tes quatorze ans. Celui qui, avec l'accord de ses grands-parents, t'avait ouvert les portes de sa maison quand tu avais été mise à la porte de la tienne. Celui pour qui, doucement, ton coeur battait. Tu adorais ces moments le matin, ces moments où tu étais éveillé et lui endormi, te permettant de l'observer à loisir, avant de le réveiller. Il était tellement adorable au réveil Sung Jun, tellement mignon.
Il t'avait sauvé quand tu ne pensais avoir plus personne et depuis ce jour fatidique où tes parents t'avaient abandonné, il était devenu encore plus précieux à tes yeux. Quand il t'avait trouvé devant chez toi, assise sur une de tes valises, il n'avait pas réfléchi, pas chercher à comprendre et t'avait emmené chez lui. Tu n'y étais jamais reparti. Ses grands-parents t'avaient accueillie à bras ouverts, t'appréciant déjà pour être aussi proche de leur petit-fils. Une chambre inoccupée était devenue la tienne, juste à côté de celle de Sung Jun.
La famille Lee t'avait été d'une aide précieuse. Quand tu étais au fond du trou, ils t'en avaient sorti : Sung Jun par ses sourires et ses gestes tendres et réconfortant à ton égard. Min Jun, sa grand-mère par sa tendresse maternelle et ses bons gâteaux. Sung Oh, son mari, par son attention bourrue. Aujourd'hui, c'était eux ta famille, eux que tu aimais.
« Sung Jun, il faut te leveeeeeeeeeer ! On va être en retard pour nos entraînements quotidiens ! »
« Nana, encore une minute. »
Nana, c'était le surnom qu'il t'avait donné et tu l'adorais. Mais tu n'en démordais pas, il fallait qu'il se lève. Depuis que vous habitiez à Séoul, vous étiez trainee. Cela faisait plus de deux ans à présent. Depuis ces deux années, tu le levais toujours de la même façon, avec un léger bisous sur la joue. Mais aujourd'hui ce fut différent. Sûrement parce que tu ratas sa joue pour arriver sur ses lèvres ? Parce qu'il voulut prolonger ce premier baiser, timide ? Peu importe, mais cette petite action marqua un tournant dans votre vie, un tournant qui le fit devenir ton petit ami au lieu de ton meilleur ami.
C'était le début d'une bulle de bonheur pour toi.
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Un bruit fort résonna sur le sol. C'était le bruit de la carafe en verre terminant brutalement sur le sol. Ton doigt saignait, mais tu t'en fichais, tu repensais juste à ce baiser qui représentait encore tellement pour toi et tu te maudissais de ne pouvoir oublier. De ne pouvoir oublier son sourire, sa tendresse, mais aussi tout l'inverse. Il avait été tout pour toi, mais en partant, en t'abandonnant, il avait tout emporté.
Comme un tsunami, tout avait été balayé ce jour où il t'avait trahi. Ton rêve s'était noyé, ta famille de coeur avait été avalée par les vagues de cette tempête imprévue. Tes pensées, tes souvenirs tourbillonnaient dans ta tête alors que tu regardais les débris au sol sans les voir. Les images défilaient devant tes yeux et surtout ce moment. Ce jour où ta fin avait commencé.~ • ~ • ~ • ~
Cela faisait plusieurs mois que votre agence allait mal. Mais Sung Jun et toi ne baissait pas les bras, au contraire. Votre minuscule agence allait se faire racheter par la Joy Play et elle vous donnait une chance de faire vos preuves et de passer chez elle. Tu avais espéré avoir cette chance, avoir la chance de continuer avec Sung Jun, dans ce milieu que vous aimiez plus que tout. C'est là qu'il avait planté son couteau dans ton dos et dans ton coeur.
Tu te promenais dans les couloirs de votre agence quand tu étais passé devant une salle de danse, habituellement vide, mais d'où des voix provenaient. Étonnée, tu t'étais approchée et avait entre-ouvert la porte pour le voir. Tu avais été choqué en le voyant. Il n'avait rien du Sung Jun que tu connaissais. Son visage était froid, presque dur tout comme sa voix. Tu avais mis du temps à entendre distinctement ce qu'il disait mais finalement sa voix et celle de l'homme avec qui il parlait te parvinrent.
« ...tout mon possible pour être le seul choisi »
« Tu es vraiment prêt à tout ? Même à faire en sorte que cette petite qui te colle aux basques tout le temps ne puissent pas s'entrainer ? Si elle est aussi excellente lors des auditions, que tout à l'heure, tu peux oublier ton idée d'être le seul à t'en sortir. »
« Ne vous inquiétez pas pour Na Yeon, j'en fais mon affaire. «
« Il y a intérêt, si tu veux être le rescapé miracle de ce... »
Tu n'écoutas pas plus. Ton cœur battait fort, trop fort. Tu n'entendais que lui, rien d'autre. Ton souffle se fit erratique alors que tu courais le plus vite possible en dehors de cette agence. Ça faisait six ans que vous viviez ensemble, deux que vous étiez ensemble et tu découvrais seulement la véritable personnalité de Sung Jun. Tu sentais ton ventre se tordre, ton cœur tambouriner dans ta poitrine, mais tu ne t'arrêtais pas. Tu courrais, encore et encore, cherchant un endroit pour t'apaiser.
Finalement, c'est dans un parce que ta course se finit, alors que tu vidais ton estomac sur le sol. Heureusement, il était tard et personne ne te voyait. T'asseyant plus loin, sur un banc, tu te mis en boule, grelottante. Mais c'était sans compter sur le karma. Tu ne sais pas vraiment combien de temps après, mais il te retrouva, parce qu'inconsciemment tes pas t'avaient menée vers ce petit parc que vous adoriez tous les deux.
« Na Yeon, tu es enfin là ! Je t'ai cherché partout ! Mais... ça ne va pas ? »
« Va-t-en. »
Ta voix était cassée, faible, mais tu n'arrivais pas à le regarder, tu ne le voulais plus. Il te dégoûtait.
« Alors, je n'ai pas rêvé, tu étais bien là, à écouter derrière cette porte. Tant pis, j'aurais préféré me servir de toi un peu plus longtemps, faire semblant de t'oublier une fois à la Joy Playet toi non, mais tu en as décidé autrement »
Tu n'en croyais pas tes oreilles. Pendant les minutes qui suivirent Sung Jun t'expliqua que tu n'avais été que son objet. Celle qu'il traînait pour s'attirer la sympathie, pour passer pour un garçon gentil et innocent. Tout ça dans le but de devenir une idole et d'être le meilleur. Il avait passé un marché avec un des agents de la Joy Play. En l'occupant et en faisant en sorte que tu ne puisses présenter une audition magnifique, comme à ton habitude, il récupérait une histoire de choix. Après tout, il aurait été le seul survivant d'une agence minable, racheté par la Joy Play. Cela en disait long sur son talent, non ?
« Au final, je n'aurais pas besoin de t'occuper. Tu n'arriveras plus jamais à chanter maintenant pas vrai ? Comme quand ton crétin de père t'as mise dehors et que ta mère t'as abandonnée. Tu es vraiment trop émotive Na Yeon. Trop faible. »
« C'est.... C'est faux. »
« Mais bien sûr. J'espère ne plus jamais te revoir, d'ailleurs... Au revoir. »
Et sur ces mots, il se retourna, alors que pour la première fois, tu levais les yeux vers lui. Tu le vis enlever le bracelet en argent que tu lui avais offert et qu'il ne quittait jamais pour te le lancer à la figure. Ses yeux brillaient de quelque chose que tu n'avais jamais vu, une étincelle qui t'hante. Une étincelle qui, combiné à l'abandon de ce cadeau que tu lui avais fait, te fit l'effet d'une baffe. Seulement après il partit, te laissant seule, paralysée dans ce parc.
Après ça, tu voulus rentrer dans votre appartement, récupérez tes affaires. Mais elles étaient toutes devant la porte, attendant que tu les apportesailleurs. Dessus, un mot : « ne réapparait plus jamais devant moi. ». Ce que tu avais fait.
~ • ~ • ~ • ~
Depuis ce soir-là, tu vivais dans ce petit appartement, dans une apathie totale. Tu avais essayé de chanter, sans succès. Ta voix s'était éteinte avec la flamme qui te faisait vivre : Sung Jun. Alors, tu faisais bonne figure dans ce café, où tu ramassais les bouts de verre au sol, nettoyait les tables et servaient les clients. Ça faisait une année et toujours rien ne changeait. Rien n'arrivait à te tirer de cette apathie, de ce vide intérieur.Mais on ne sait jamais ce que réserve le futur et elle était peut-être plus prête à l'affronter qu'elle ne le pensait.