Jin Sil, il sortait d’une réunion avec son père. Réunion parce que n’ayant pas de manager, il se gérait lui-même et le « grand-patron » avait voulu féliciter son fils pour son comeback réussi. Il fallait dire qu’en le laissant tout gérer comme il le souhaitait, ça ne pouvait qu’être mieux que le précédent désastre qui avait été ses débuts. Mais ne revenons pas là-dessus. Le coréen sortait du bureau, un peu énervé, malgré lui. Parce qu’à chaque fois qu’il venait voir Mr. Seon ici, il espérait idiotement, naïvement presque, que l’homme lui parlerait comme son fils. Par comme un objet, pas comme s’il était une de ses idoles lambda. Parce qu’il ne l’était pas. Mais le garçon était restait stoïque, ne disant rien, agissant comme si tout cela ne l’atteignait pas. Après tout, il devait tirer une croix définitive sur son envie d’amour familial, ça n’arriverait jamais.

Rapidement, pour se vider la tête le plus rapidement possible, le soliste traversa les couloirs de l’agence, tournant et descendant, pour se rendre vers les salles d’entraînements. Il voulait bouger, oublier avec la danse. Il l’aurait sûrement fait, si une voix ne l’avait pas interpellé sur sa route, le coupant efficacement dans son élan. Un regard lui apprend que c’est Yuta qui lui a adressé ce léger compliment, qu’il sait de politesse plus qu’autres choses. Les sourcils froncés, un simple signe de tête pour le remercier, l’ancien leader de l’autre arçon finit par le rejoindre.

« Yuta. Ça fait… Un paquet de temps. »

Le visage fermé de Jin Sil montre bien que quelque chose le tracasse et pour cause. Maintenant qu’il a le japonais sous les yeux, il se rappelle qu’il sait. Il sait que la drogue acheté était à lui. Il sait qu’il a piéger No Ram, et ça, le coréen à dut mal à l’accepter. C’est une inconnue dans son plan, une inconnue qu’il a dut mal à accepter, après deux ans, à méditer et repenser à ce qu’il avait fait.

« On peut aller parler. Dans un endroit tranquille ? »

L’ancien leader est passé naturellement en japonais, maintenant qu’il le maîtrise couramment. Ce qu’il a à dire, si personne d’autre que le visual narcissique des FACTORY ne pouvait l’entendre ce serait bien. Même si son coeur se serre un peu, il sait qu’il ne peut pas reculer Jin Sil. Son amitié avec Yuta, qui sait si elle survivra à ce qui suivra, mais c’est nécessaire.

Après sa réunion avec son père, l’ancien leader de FACTORY ne s’était pas attendu à tomber sur un de ses anciens collègues, un des membres actuels du groupe qui avait été le sien. Pour autant, il ne peut laisser passer sa chance le garçon, surtout quand c’est Yuta lui-même qui vient l’aborder. Ce qu’il ressassait depuis plusieurs mois, depuis deux ans pratiquement, va enfin pouvoir sortir et l’inconnue de son plan pour piéger son frère, enfin être écrasée. Si Jinsil n’avait pas été lui, peut-être aurait-il ressentit des remords. Sauf qu’il n’était pas le type à ressentir des remords. Où plutôt, il était le type qui enterrait tellement toutes émotions qu’elles finissaient pas disparaître.

Sans prendre la peine de répondre au garçon, quand il lui demandait où il voulait aller, le laissant se remettre de sa surprise de l’entendre parler un japonais parfait, le soliste part vers une des salles de l’étage qu’il sait inutilisé parce que trop petite pour la majorité des groupes de l’agence. Il savait que son ancien camarade le suivrait, curieux, et inquiet. Lui, il se contente de se tenir contre un mur, les bras croisés, refermant juste la porte après que le japonais soit entré.

« Bien sûr que c’est par rapport à cette histoire. »

Il ne prend même pas la peine d’être respectueux quand il parle, ses yeux se levant vers le ciel. Un sourire désabusé sur les lèvres, il décroise finalement ses bras, se rapprochant du japonais. Il a beau être le plus petit en taille, il a assez de charisme pour paraître imposant, alors que ses yeux noirs se font plus durs, tandis qu’ils plongent dans ceux de son vis-à-vis.

« Je voulais juste te prévenir. Si un mot sort de ta jolie petite bouche à ce sujet, je détruis ta carrière. »

Jinsil sait qu’il vient de passer un point de non retour avec celui qui avait été un de ses amis les plus proches. Leur amitié ne survivrait même certainement pas. Mais il ne peux pas se permettre de le laisser croire qu’il peut divulguer son secret. Oh que non. Alors il le menace, lui fait un chantage honteux, toujours proféré dans la langue natale du japonais.