À force de se mouvoir dans son lit, le Factory avait vite compris qu'il ne pourrait de toute façon pas fermer l'œil, cette nuit. C'était toujours comme ça m, lorsqu'il passait la nuit dans un lieu nouveau. Il angoissant sans vraiment savoir pourquoi, et rien ne pouvait vraiment l'aider à s'endormir. Surtout que la seule lueur dans la chambre provenait de la fenêtre, et cela n'était probablement pas assez pour lui qui n'arrêtait pas de bouger dans tous les sens. Il se sentait mal, oui. Et c'est ce qui le poussa à quitter ses draps pour enfiler un jean et un sweat à capuche afin de se glisser dans le hall de l'hôtel. Au fond du salon du premier étage, il avait remarqué un balcon qui semblait être ouvert au public, et c'est donc dans cet endroit que le garçon avait décidé de se poser. Il s'était accoudé à la rambarde, yeux levés au ciel, avant d'être rejoint par quelqu'un qu'il pouvait reconnaître sans même avoir à se retourner.

« C'est "hyung" pour toi, Sil. »

Le mi-chinois n'avait pas pu s'empêcher de sourire doucement sans pourtant prêter un seul regard au plus jeune. Il avait été réellement heureux de le retrouver, le jour d'avant, même s'ils n'avaient pas eu l'occasion de vraiment discuter depuis. Toujours accoudé à la barrière, il n'avait pas dit un mot de plus, se laissant tomber contre cette dernière. Naturellement, son visage s'était enfoui dans ses bras croisés, alors que ses joues s'étaient presque gonflées pendant un très court instant.

« Je t'en veux, tu sais ? Prévenir et donner des nouvelles, ça n'a jamais tué personne à ce que je sache.. »

Cela n'avait pas été faute de lui envoyer des message, mais malgré ça, son cadet n'avait pas été fichu de le prévenir qu'il remettait les pieds en Corée du Sud, voilà pourquoi Yun lui en voulait légèrement. Enfin, il essayait de lui en vouloir, parce que d'un côté, il lui avait manqué, cet idiot.

C’était étrange, comment, malgré ce qu’il avait fait à Yun, sans que ce dernier ne le sache, le garçon lui avait réellement manqué. Il avait beau être naïf et s’être laissé berner par Jin Sil, il avait ce côté attachant, qui faisait que l’ancien FACTORY n’avait pas hésité à le rejoindre contre cette barrière, les yeux levés vers le ciel. Un léger rire ne peut s’empêcher de quitter les lèvres du désormais soliste, quand le mi-chinois le reprend sur l’appellation qu’il lui doit. Écho bien plus doux de ce que Jun avait put lui dire quand il était venu le faire chier la dernière fois.

« Pardon, hyung. Je n’ai plus l’habitude des formules politesses. »

D’un côté, il n’avait jamais été très attentif à cela avant son départ aux États-Unis, mais y avoir passer presque deux ans n’avait en rien aider à ce que ce trait de sa personnalité s’améliore. Fermant les yeux, savourant l’air frais, il ne peut empêcher un de ses sourcils de se lever quand il entend les reproches à peine voilées de son aîné. Un sourire, presque invisible naît alors sur les lèvres du soliste. Même s’il ne l’avouerait jamais, il était heureux de voir qu’il avait au moins manqué à quelqu’un. Même si c’était une personne qu’il avait manipulée et qu’il trouvait bien trop naïve pour son bien.

« Désolé. J’étais aux USA, les messages hors-pays, ça coûtent chers. »

Une excuse bidon. Il était riche Jinsil, certes grâce à son père, mais il avait largement de quoi payer des messages hors-taxes. Mais il n’en avait pas eu envie. Il avait juste voulu tout couper, disparaître à un endroit où il n’était personne. Il avait espéré recommencer, sauf qu’il était toujours aussi pourri au fond de lui.

« Je suis revenu, ce n’est pas le plus important ? »

Toujours aucun regard entre les deux garçons, juste une admiration presque silencieuse du ciel, trop étoilé, trop lumineux.

Les premières années de Factory étaient encore claires comme de l'eau de roche dans son esprit. Il lui arrivait des fois de regretter le présence de son ancien leader dans sa vie, mais il était compliqué pour lui d'avouer que ce dernier lui manquait. Mais à présent, cette belle nuit fraîche et ce merveilleux ciel étoilé les réunissait tout les deux, et Yun ne pouvait pas s'empêcher de lui en vouloir pour ses deux ans d'absence. Cela faisait quatre ans, quatre ans pendant lesquels durant lesquels il avait finalement pu se libérer des sentiments qu'il avait éprouvé pour le plus jeune qui avait auparavant été le seul à qui il pouvait se raccrocher. Le scandale qui avait eu lieu concernant l'ex leader l'avait profondément contrarié, mais le mi-chinois avait toujours cru en Jin Sil quand le monde était contre lui. Sourire aux lèvres face à la lune, il était bon d'à nouveau se retrouver en sa compagnie après un long moment.

« Je me demande ce que les USA ont bien pu te faire oublier d'autres, tiens ! » qu'il lui lança ironiquement, heureux de redécouvrir en lui son complice d'autrefois. Sa position d’aîné le poussait à avoir le dernier mot -dans la plus part des cas -, et c'était la raison pour laquelle il insistait autant sur cette forme de politesse, que ce soit avec les membres de son groupe, sa fratrie, et.. tout ses cadets au final. Mais voilà, Yun savait mûrement que le rappeur ne le considérait pas tel quel, mais plutôt comme un adolescent aux traits enfantins. Et, cela ne devait pas avoir changé depuis le temps.

« Pas ouf, ton excuse quand les réseaux sociaux existes ! ne me dis pas qu'en deux ans, tu n'as jamais eu internet.. Enfin, je ne t'en veux pas, après tout tu avais probablement d'autres choses en tête.. » Bras toujours croisés sur la rembarre, le blond se tourne de sorte à faire face à Jin Sil. « Tu devais être taaaant occupé, pas le temps de penser à tes potes d'ici hein ? » Une accolade amicale, rire parfaitement audible, et l'idole continue. « Je veux tout savoir, raconte ! »

Les yeux levés vers le ciel, Jin Sil sourit, imperceptiblement. Il nierait si on lui demandait, mais il s’était senti bien seul aux États-Unis, avec sa conscience torturée pour seule compagne. Alors Yun, à ses côtés à présent, ça faisait forcément naître quelque chose d’autres en lui, une impression de chaleur qu’il n’éprouvait que peu. Avec un sourire, plus franc, il baisse finalement son regard sur son aîné, avisant son sourire ironique.

« Pleins de choses, c’est désolant. Mais ça m’a fait du bien, et j’étais tranquille, c’est le plus important pas vrai ? »

C’est vrai qu’il aurait pu venir dire bonjour, mais le coréen avait juste eu besoin d’un break. D’être seul, loin de tout, loin de ce qu’il lui rappelait qu’il n’était pas assez bien, et que pour l’être, il avait dut tricher. Le pire, c’est que cette sensation tant attendu de victoire, elle n’avait pas durée, ne laissant qu’un goût amer dans sa gorge. Alors il hausse les épaules, ne répondant pas, acceptant les reproches sans rien dire.

« J’ai appris plusieurs langues. »

Il prononce cette phrase en chinois, un sourire amusé sur ses lippes, attendant la réaction de son aîné. Il n’avait pas fait grand-chose en Amérique, où alors des choses peu recommandables dont il ne souhaitait pas se vanter auprès de son camarade.