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☼ ((OS)) the dreamer never stops dreaming ☼
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Jeu 17 Sep - 0:45
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Park Na Yeon
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Park Na Yeon
serveuse au vintage coffee

The dreamer never stops dreaming

one-shot
Elle ne peut s’empêcher de regarder ses mains tremblantes, alors qu’elle s’arrête dans la rue. Son regard baissé sur elles, Nayeon se sent fébrile, angoissée et les secousses de ses membres le prouve. Il lui en avait fallu du temps, une période immense, pour prendre cette décision. Pour décider qu’il était temps de reprendre de zéro, de recommencer. De repartir là où elle avait été laissée sur le trottoir. Pourtant, ce choix qu’elle venait de faire était dur, un des plus compliqués de sa vie. En faisant le chemin de son appartement à sa destination, la rosette s’était sentir faiblir plusieurs fois.

Faiblesse hideuse qui était la sienne. Faiblesse habituelle qui ne l’avait pas quitté depuis prêt de trois ans. Faiblesse qu’elle voulait repousser de ton son être. Faiblesse qu’elle savait provenir de ce jour maudit.

Le chemin avait été long, surtout parce que depuis son départ de son logement, la jeune femme ressassait des souvenirs. Les souvenirs qui l’avaient bloqué si longtemps. Les souvenirs de cette journée où tout avait volé en éclats. Oh oui, Na Yeon se rappelait très bien, trop bien. Elle se rappelait que ce jour-là, elle était allée à son agence, alors en plein déclin. C’était quelque chose qu’elle ne pourrait jamais totalement oublier, même si le temps effaçait la blessure. La discussion qu’elle avait surprise, cette discussion qui l’avait détruite de l’intérieur. La serveuse avait abandonné tous ses rêves en fuyant son ancienne agence. Quand elle avait passé la porte de ce bâtiment, elle avait jeté à la poubelle toute une partie d’elle. La confrontation avec Sung Jun par la suite avait juste bloqué sa voix pour un temps trop long. Mais les mots du garçon l’avait poignardé, en plein cœur. Cette façon, dont ses yeux brillaient de froideur, avait arraché le peu d’amour-propre qui restait à la jeune femme à cette époque.

Il lui en avait fallu du temps, pour se remettre de cette histoire. Pendant près d’un an, elle n’avait été qu’une épave, un bout d’humain, plutôt qu’elle-même. Pendant presque une année, elle n’avait tenu debout que grâce à celui qui lui avait offert un logement et un travail quand elle était à la rue, son patron. C’était lui qui parfois la forçait à s’arrêter, alors qu’elle ne tenait plus debout par manque de sommeil. C’était lui qui l’avait tiré vers l’avant au début.

Puis il y avait eu Jun et Kaïla. Kaïla qu’elle avait retrouvée en vraie, et non plus derrière un écran. Qui lui avait apprit à sourire de nouveau, même si c’était timidement, et caché entre deux câlins. Kaïla qui l’avait soutenue à bout de bras, qui l’avait forcé à sortir, à ne pas rester enfermée. Sa meilleure amie, certainement la dernière personne au monde qu’elle pouvait appeler famille. Elle aurait coulé sans elle. Totalement. Encore plus que ce n’était déjà le cas. Une ancre, immuable, son ancre, c’était ce qu’elle était, avec son sourire rayonnant.

Jun, au contraire, c’était celui qui avait ravivé son cœur, qui lui avait prouvé qu’il n’était pas mort, où du moins pas totalement. Oh, le garçon avait pleins de défauts. Des tonnes. Comme elle-même en avait. Mais il avait su raviver une flamme en elle, une flamme qu’elle pensait éteinte. C’était pendant les quelques mois où ils avait été ensemble qu’elle avait recommencé à composer. Commencer tout court à vrai dire. Même si au final, l’un comme l’autre, c’était plus jeté dans cette relation sur des mensonges, ils ne regrettaient pas, et c’était bien pour ça qu’ils étaient encore en si bon terme avec l’idol. Il l’avait aidé à sa manière, et si, plus aucun sentiment amoureux ne les unissait, elle l’aimait bien plus que nombre d’autres personnes.

Doucement, mais sûrement, ils avaient guéri ses premières blessures. Les plaies n’étaient pas refermées, se rouvraient souvent, bien trop même, mais ils étaient toujours présents pour compresser la souffrance qui s’échappait d’elle, à la manière du liquide vital d’une blessure. Ils étaient là pour l’accompagner, et peu à peu, son sourire était revenu, plus naturel. Les chansons s’étaient entassées dans la pièce où se trouvait son piano, toujours plus nombreuses. Mais sa voix n’était jamais revenue.

Elle avait essayé pourtant. Quand elle était trop bourrée pour tenir debout. Quand elle se disait que Sung Jun n’était qu’un immense connard et qu’il ne méritait pas qu’elle arrête son rêve pour lui. Mais inévitablement, quand les notes étaient prête de sortir de sa gorge, celle-ci se resserait, à l’en étouffer. Elle perdait son souffle, elle avait l’impression de mourir. Alors elle avait simplement abandonné cette idée. Chanter ? Plus jamais.

Nayeon s’était fait à cette idée. Doucement, elle avait tout enfermée au fond d’elle-même n’écrivant plus qu’occasionnellement, servant des cafés tous les jours, une routine bien menée. Il n’y avait que son patron pour changer cela, avec ses lubies. Lubies qui l’avaient menée à cette flamboyante chevelure rose qui était la sienne depuis quelques mois maintenant, presque un an. Lubies qui avaient, malgré tout, fait avancer la jeune femme.

Parce que c’est l’univers magical girl d’halloween, qui, pour un temps, avaient amené d’autres gens à venir. Qui avait fait que Lihan avait poussé les portes du Vintage Coffee. Elle ne sait pas trop pourquoi, Nayeon, elle avait ce qu’elle avait fait, mais elle ne le regretterait pas. Jamais. Plus maintenant. La douce jeune femme, avait, pour la première fois depuis longtemps, osé. Osé parler. Osé proposer. Des cours de chants, rien de bien extraordinaire, mais en rapport avec la musique. Et elle avait vraiment eu l’impression d’être utile, pour un moment. Elle avait trouvé la force d’avancer plus souriante que jamais, de renouer avec la musique, même si sa voix restait bloquée au fond de sa gorge.

Mais il y avait une personne, en particulier, qui avait tout fait changer.

Plus que n’importe qui.

Le premier qui avait réussi à la refaire chanter, sans même s’en rendre compte. Yun, son ami d’enfance. Elle était bourrée, elle était heureuse, loin de toutes pensées négatives, pour la première fois depuis longtemps. À vrai dire, depuis qu’elle s’était rendu au fanmeeting de factory, juste pour lui, tout était allé mieux. Renouer avec son passé, le plus lointain, avait eu un effet plus bénéfique qu’elle ne l’aurait penser. Même si Yun ne savait pas pour ses parents, même s’il ne savait pas pour son rêve bafoué, il avait été là, comme avant. Ils avaient ri, ils avaient échangé des moments d’une amitié qu’elle pensait depuis longtemps révolue.

Il avait terminé de réparer la brèche en elle, et même si elle était encore fragile, elle n’était plus seule. Plus comme avant. Ils étaient tous là, tous ces amis : Yun, avec son soutien silencieux, son amitié toujours plus importante à ses yeux à mesure que le temps passait. Jun qui avait posté cette vidéo où elle chantait, bourrée, pour la seconde fois en trois ans, et qui l’avait poussé à ce qu’elle faisait aujourd’hui, en voyant les retours positifs. Kaïla en étant simplement cette amie si précieuse, qui était certainement la seule au courant de ce qui se passait aujourd’hui, pour le moment. Lihan, son patron, Sumalee, Akane, malgré sa froideur apparente, Lunaire en prenant une de ses chansons dans un de ses EP, Hae Sun sous ses traits de Sunny comme sous ceux de l’idol…

Oui, elle n’était plus seule. Elle ne le serait plus jamais.

C’est avec cette certitude que Nayeon ouvrit la porte de l’agence qui allait devenir la sienne, pour les auditions de trainee. Elle n’abandonnerait plus jamais ses rêves et ses envies.

Elle se le promettait.

Elle chanterait à en perdre la voix pour de bon s’il le fallait, mais plus jamais elle ne resterait muette.
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