season; each of the four divisions of the year marked by particular weather patterns and daylight hours, resulting from the earth's changing position with regard to the sun.⋆✾⋆ ✾ Printemps. Là où tout commence. Les premiers rayons du soleil éclairaient cet hôpital, Paris. Dans une salle, particulièrement, on pouvait ressentir une certaine joie de vivre. Sourires, applaudissements... Quelques pleurs, aussi.
Une petite fille était née. Mais pas n'importe quelle petite fille. La fille du PDG d'HMA compagnies et de cette actrice ayant fait trembler le monde du cinéma français. Une petite fleur était née, un espoir, un enfant du bonheur.
C'est ce qu'ils croyaient tous...La fillette respirait la joie de vivre. Souriante, aimante, douce... Elle faisait le bonheur de ses parents, et de sa mère, surtout. May avait quatre ans, elle était heureuse, de vivre dans cette grande maison. C'était son jardin secret à elle, ou elle s'épanouissait petit à petit, son propre monde. On ne l'embêtait pas, elle n'avait pas peur. Enfin presque. Il y avait cet homme, son père. Lui aussi, il souriait, et il semblait aimer sa mère de tout son cœur, comme la fillette. Mais quelque chose en lui ne la rassurait pas, comme un mauvais pressentiment. L'homme ne montrait aucun signe de potentiel danger, mais la petite en avait constamment peur, et quand il rentrait dans la villa qui servait d'habitation à la famille franco-coréenne, Rose May restait enfermée dans sa chambre. Et lorsque la petite brunette devait lui faire face, elle se cachait derrière sa mère, timidement. Ses parents pensaient simplement qu'elle était timide, rien de plus, rien de moins.
✾ Cinq années, le début de l'été. La petite fleur étudiait désormais avec un professeur particulier. Il lui enseignait plus amplement le français qu'elle parlait déjà plus ou moins bien, un peu d'Anglais, et surtout, le coréen. Langue de son paternel. On avait dit à Rose May que la famille n'allait pas tarder à devoir migrer dans ce pays dont la petite ne connaissait rien. Elle aimait Paris, c'était son berceau. Mais une part d'elle était excitée à l'idée de découvrir une nouvelle terre, peut-être arriverait-elle à y comprendre certaines choses. Comme pourquoi son paternel lui semblait si distant, si menaçant... La petite brunette faisait de son mieux pour étudier, sous les yeux bienveillants de sa maman qui semblait fière. Elle avait aussi commencé à apprendre un instrument, le violon. Certaines fois, sa mère écoutait quelques récitals, sa fille sur les genoux. Et elle, Rose May, elle avait été bercée par ce son. Elle s'y était habituée, et elle l'aimait tout particulièrement. Peut-être qu'elle était encore un peu jeune, et que l'instrument lui paraissait bien trop lourd... Mais elle voulait ressembler aux instrumentistes des récitals. Elle le voulait vraiment. Son père, lui, trouvait que c'était une perte de temps. Mais il n'avait rien fait de plus, il ne s'en préoccupait pas, comme à son habitude.
✾ Six années, l'été était toujours là, les rayons de soleil ne cessaient pas de briller, toujours plus puissants. On venait d'annoncer une bonne nouvelle à la demoiselle. Après avoir passé quelques castings, la petite avait été retenue dans un petit rôle dans un film dans lequel jouait sa mère. Rien d'extraordinaire cependant, elle n'avait qu'une poignée de minutes d'apparition prévue. Mais rien que cela avait le don de satisfaire la petite. Elle avait envie de faire comme sa mère, de comprendre pourquoi cette dernière aimait tant le monde de la comédie...
On lui avait bien fait comprendre qu'elle devait être totalement irréprochable sur le plateau, encore plus qu'elle ne l'était habituellement. May devait jouer une scène de larmes, chose visiblement compliquée, car les metteurs en scène lui demandaient de penser à quelque chose de triste. Mais elle n'en avait pas eu besoin. Les larmes avaient tout naturellement commencé à couler le long de ses joues de fillette sous les yeux ébahis du cameraman et de toute l'équipe. C'est à ce moment-là que l'enfant avait compris qu'elle était faite pour ça. Ces regards admirateurs, elle les aimaient, ils la faisaient se sentir incroyablement bien, spéciale.
Et bientôt, elle n'allait plus pouvoir s'en passer...✾ L'astre solaire se montrait toujours plus brillant alors que la petite fleur atteignait huit années. Elle observait le ciel, contre l'un des hublots de l'avion. Le déménagement avait été préparé depuis longtemps, et voilà que la famille franco-coréenne quittait la capitale française pour la coréenne. Madame Hwang avait d'abord eu peur que sa fille soit complètement dépaysée, mais elle n'avait pas eu le choix. Le père de famille avait des affaires à régler d'une importance capitale, et de toute manière, il avait promis à sa fille que leur habitation, là-bas, serait encore plus spacieuse que celle dans laquelle ils logeaient en France. La petite May n'avait pas été des plus convaincues, mais elle attendait de voir pour y croire. Ce qui avait fait peur à la brunette aussi, c'était que sa carrière d'actrice ne vaille plus rien, dans ce nouveau pays. Après son rôle secondaire spectaculaire, la demoiselle avait enchaîné les rôles au cinéma, les campagnes de publicité... Et tout ce qui pouvait montrer à quel point la fillette était talentueuse et douée pour son âge. Mais sa mère avait été bien clair là-dessus, aussi. Tout serait comme avant. Après tout, elle n'était pas n'importe qui.
Plus n'importe qui...Séoul était bien trop différent de Paris, la petite en était presque frustrée. Entre les grands immeubles de Gangnam, la petite se sentait minuscule, presque piégée. Mais ce sentiment désagréable disparu bien vite lorsqu'elle aperçut le loft dans lequel ils vivraient désormais. Encore plus spacieux, comme avait promis monsieur Hwang. Rose May avait envie de courir, d'explorer chacune des pièces, de sauter dans la piscine en riant... Comme un enfant l'aurait sûrement fait. Mais elle ne pouvait pas., elle devait rester bien droite aux côtés de ses parents.
Comme elle était destinée à le faire...✾ Neuf années s'étaient écoulées, maintenant. Le soleil tapait presque autant que les autres jours, même si le ciel se montrait de plus en plus nuageux, signe que l'automne se montrait peu à peu.
Alors que la fillette vivait encore en France, auparavant, elle avait toujours eu le droit à son professeur particulier pour s'instruire. Mais sa mère était contre, désormais, elle avait insisté pour que sa fille suive des cours communs aux autres enfants de son âge. Rose May n'avait pas eu son mot à dire, et elle était au début bien certaine que son père refuserait une telle chose. Mais non. Il n'avait pas trouvé l'intérêt d'un tel choix, mais il ne s'y était pas opposé. Monsieur Hwang avait omis un simple souhait, une simple condition... « Sois la meilleure de tous. ». May avait toujours excellé dans tout ce qu'elle entreprenait, depuis sa naissance, et le fait qu'elle aille étudier dans une école remplie d'autres élèves n'échappait pas non plus à la règle, il voulait qu'elle les surpassent tous.
La fillette avait alors intégré un établissement très réputé, ou beaucoup d'élèves semblaient déjà la connaître. Elle avait joué dans quelques dramas, depuis son arrivée au pays du matin calme, et son visage n'était désormais plus inconnu. Bien déterminée à socialiser et à se faire des amis, Rose May avait adressé la parole à quelques petites filles de sa classe. Tout d'abord, elles s'étaient présentées, avec de beaux sourires avant de lui faire visiter l'établissement. May les avait suivies, rassurée, heureuse, pensant s'en être presque fait des amies. Mais après la classe en rejoignant la voiture noire censée la ramener chez elle, la fillette parvint à entendre des bribes d'une conversation entre un groupe constitués des demoiselles de sa classe lui ayant fait visiter l'école. « Hautaine », « Répugnante », « Hypocrite »... Ces trois mots ressortirent plus que les autres. Et alors que les élèves s'étaient tournées vers elle, Rose avait compris. Compris qu'elle ne pouvait sûrement pas se faire accepter par ses filles. Prenant un air faussement imperturbé, la brunette s'était contentée de monter dans le véhicule qui n'attendait qu'elle.
Jalousie, pure jalousie...La jeune fleur n'aimait pas forcément les cours. Enfin, si, elle avait toujours aimé apprendre, mais ici, elle ne se sentait pas à son aise. On la regardait mal, on parlait dans son dos, et on avait surtout peu d'elle. May les ignorait, elle se contentait d'être la meilleure comme il lui avait demandé, car si elle échouait, la brunette ne savait que très bien ce qui l'attendait. On lui interdirait le violon, la musique, et tout ce qui pouvait la distraire dans ses études.
Mais c'est alors que la fillette ne voulait plus croire en personne qu'elle la rencontra, Even. La jeune Américaine avait cette force de caractère que recherchait Rose May. C'était une simple élève de la classe en dessous qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. Rien de plus. Mais cela avait suffi à la brunette pour penser qu'Even était spéciale, qu'elle n'était pas comme tout le monde. Il ne leur suffit que de quelque temps pour sympathiser avant de bien vite devenir inséparable, partenaires de crimes. L'Américaine était plus espiègle, certes, mais la petite française la suivait toujours dans ses mésaventures.
Comme les deux doigts de la main...✾ L'automne s'était terminé subitement, si subitement... Les arbres avaient désormais perdu toutes leurs feuilles. Le froid commençait petit à petit à s'installer alors que la onzième année démarrait. La neige ne tarderait sûrement plus, elle aussi. Quelques mois, auparavant, l'ont avait appris que madame Hwang était malade. Elle l'avait toujours été, certes, mais ces derniers temps, la mère de famille passait ses semaines à l'hôpital sans même pouvoir rentrer. Rose se retrouvait seule avec son père bien que ce dernier soit souvent trop occupé. La jeune fille mangeait seule, avec quelques domestiques qui lui tenaient compagnie, des fois. Et ça pour se sentir seule, elle se sentait affreusement seule, bien trop. Bien sûr, elle avait Even, mais à cause de ses nombreux rôles elle n'avait pas pu retourner en cours depuis quelques mois, ce qui l'attristait particulièrement. La petite fleur avait besoin de se changer les idées, et ses deux sanctuaires pendant cette période difficile furent le violon et la comédie.
✾ L'hiver se montrait rude, les tempêtes de neige ne cessaient plus, désormais. La douzième année arrivait à son paroxysme.
Une magnifique fleur avait fané, madame Hwang. Son état n'avait jamais pu s'améliorer, bien au contraire... Tous ces problèmes cardiaques qui lui avaient pourri la vie avaient eu raison d'elle. Son cœur avait cessé de battre alors qu'elle était simplement allongée sur son lit d'hôpital. Rose May l'avait apprit en premier, alors que le grand téléphone dans la salle de vie du duplex n'avait pas cessé de sonner. La fillette de douze ans avait décroché, innocemment, et on lui avait annoncé la nouvelle. Des mots froids, durs, inimaginables.
Des mots qui glacent le sang...
Depuis combien de temps était-elle enfermée dans cette chambre, déjà ? Une semaine ? Un mois ? Ah, non... Simplement trois jours. Au tout début, on avait toqué inlassablement à la porte, mais les bruits avaient cessés. On la laissait tranquille, on ne l'embêtait plus. La fin lui nouait le ventre, mais elle ne voulait pas manger. Elle avait la terrible envie de pleurer à nouveau, mais elle n'y arrivait plus. May n'avait pas eu le courage de prévenir sa meilleure amie, non plus. Elle savait très bien que si elle prenait le risque d'allumer l'appareil, elle y verrait la triste vérité.
Elle ne voulait pas encore y croire.Le quatrième jour au soir, elle avait enfin entendu sa voix. Son père était rentré de son voyage d'affaires quatre jours après le décès de sa femme. Rose lui en voulait, de ne pas être arrivée plus tôt, alors elle ne lui avait pas répondu. Mais une clé s'était glissée dans la serrure de la chambre, et monsieur Hwang était entré, sans un mot. Il l'avait forcé à lever les yeux, à se tenir droite. Puis un bruit sourd, il l'avait giflée. Pour la toute première fois. La brunette avait été forcée de manger cette assiette apportée par la gouvernante, et elle l'avait fait, sans montrer de signe d'opposition. Puis il l'avait poussée à étudier sous la haute surveillance de l'un des domestiques de la famille. Rose May c'était exécutée sans rien dire, à nouveau.
✾ Il gelait, à présent. Les températures de la quatorzième année s'annonçaient difficilement supportables... Depuis le drame, la jeune fleur était retournée en classe, elle avait retrouvé sa meilleure amie, Even, à qui May avait d'ailleurs trouvé un nouveau surnom. « Evee. » La jeune franco-coréenne s'appliquait moins dans ses études bien qu'elle savait pertinemment que son père lui en tiendrait rigueur. Mais son amie était ce qui lui était le plus cher, et elle passait avant tout. Toutes les deux, elle préférait s'amuser qu'apprendre, et les notes de May en restaient moyennes. Ni bonnes, ni mauvaises, complètement moyenne dans tous les domaines. Mais Rose May s'en fichait. Elle était désormais assez âgée pour comprendre qu'elle avait le droit de faire ses propres choix, comme Even lui avait assuré.
Des fois, il leur arrivait d'enclencher la musique et de danser, simplement pour s'amuser. Rose, elle dansait pour l'amusement et rien d'autre. Mais la mi-française était absolument sûr que son amie avait un don certain pour la danse. Elle pouvait passer des heures à observer Even alors que cette dernière se mouvait en harmonie. Après ça, la brunette l'applaudissait de toutes ses forces en lui répétant qu'elle la trouvait douée, si douée... May lui avait même conseillé d'auditionner, une bonne vingtaine de fois. Elle voulait montrer à la jeune fille à quel point elle pouvait briller, par tous les moyens.
Mais surtout, elle voulait briller avec elle...Mais la demoiselle était loin de se douter que son cher père allait vouloir lui interdire cette amitié, aussi. Il n'avait pas dû entendre que des éloges au sujet de Kang Even, et lors d'un repas, il lui avait simplement lancé un « Ne la fréquente plus. Concentres-toi sur tes études. » la jeune fille s'était presque figée sur place, par peur, avant de finalement relever la tête pour affronter son regard. Puis ses lippes s'étaient mises à bouger toutes seules, clamant un « Je refuse. » bien distinct. Avant cela, elle n'avait jamais pu lui tenir tête. C'était grâce à Evee qu'elle le pouvait aujourd'hui.
Mais allait-elle finir par le regretter ?✾ Le vent souffle, l'hiver est toujours là. Mais le petit perce-neige âgé de dix-huit années n'a pas cessé de résister aux intempéries.
La jeune fille finissait ses études. Sa carrière lui avait pris bien trop de temps, ses dernières années, et May voulait continuer sur cette lancée. Bien certaine de vouloir étudier à ..., elle avait envoyé sa candidature qui bien sûr, avait été retenue. Elle n'était que bien trop consciente qu'elle ne vivait que dans l'ombre de sa mère, mais depuis toutes ses années, elle avait pu l'accepter. Se regarder dans la glace était encore difficile, elle y voyait encore son visage... Le visage d'une mère lui ayant offert ses traits fins et son talent pour le théâtre... Tout était encore bien trop douloureux pour la demoiselle, mais elle essayait d'oublier et de se voiler la face, d'ignorer ce qu'on pouvait bien dire sur son dos, même si la vérité la faisait souffrir plus qu'autre chose.
Les débuts du groupe de sa meilleure amie n'allaient sûrement plus tarder, et la brunette était impatiente de la voir sur scène en train de danser comme elle savait si bien le faire... Peut-être que d'un coté, même si elle se haïssait pour cela, Rose enviait Even. Sa force de caractère, son talent... Elle admirait les capacités de sa meilleure amie plus que tout.
Pendant le tournage de l'un des nombreux spots publicitaires que la franco-coréenne effectuait, elle avait pu percevoir une conversation entre deux femmes au sujet d'un projet de survival censé révolutionner l'industrie. Un peu dubitative, la jeune fille avait cherché à en savoir plus, s'introduisant dans la conversation comme si de rien était, avec un sourire doux. Au final, elle avait pu récolter quelques informations, comprenant bien vite que tout n'avait pas encore été annoncé. Le projet débutait dans une poignée de mois, ce qui expliquait le fait que rien n'ai encore été révélé. Mais May était presque certaine de vouloir y tenter sa chance. Elle n'avait jamais été spécialement intéressée par le monde de l'idolisme, certes, sa voix n'avait rien de spécial non plus, et elle dansait par simple passe-temps... Ce que Rose May y voyait, c'était un moyen de prouver son identité au public, de leur faire comprendre qu'elle n'était pas un pantin contrôlé par les agissements de sa famille... Convaincre son paternel n'allait pas être simple, mais la brunette avait le courage de l'affronter.
Elle était certaine de pouvoir le faire.Mas voilà, son père avait réussi à contrecarrer ses plans. Alors qu'elle lui avait annoncer sa décision de rejoindre cette émission dont elle ne connaissait encore rien, monsieur Hwang ne l'avait absolument pas prise au sérieux. Et il avait visiblement une nouvelle à lui annoncer, lui aussi. Rose May ne pouvait pas en croire ses oreilles, il voyait une femme. Depuis bien longtemps, en plus de ça. C'était impossible qu'elle puisse le croire... La nouvelle amante de l'homme était d'autant plus censée venir emménager dans leur duplex. Et comme si tout cela ne suffisait déjà pas, il fallait que cette dernière ai un fils... Ce que la brunette ne supportait pas, c'était le simple fait que son paternel ai pu oublier sa défunte épouse alors qu'elle en souffrait chaque nouveau jour.
Il n'avait pas le droit.Les intrus ne tardèrent pas à emménager, alors que la jeune fille ne s'en remettait pas. Faisant preuve d'une magnifique et pure hypocrisie, la brunette les avait salués, les aidant au passage avec leurs valises. Elle avait décidé qu'elle jouerais un double jeu en face de sa belle-mère après avoir promis au père de famille qu'elle serait aimable avec eux si il lui accordait ce qu'elle voulait. Bien sûr, intérieurement, elle ne pouvait qu'haïr cette femme. Son demi-frère, lui ? Elle ne le calculait presque pas, et cela lui semblait réciproque.
Mais bientôt allait sonner le début de la guerre.