Une symphonie qui cherche son harmonie.« Cher Journal,
Aujourd’hui, j’ai décidé de commencer à écrire un journal afin de raconter ma vie, mes rêves et tout ce qui me passe par la tête mais… Comment commencer ? Dois-je me présenter ? On va faire comme ça alors ! Je m’appelle Moon Nymphea, j’ai 20 ans, bientôt 21 ans et je suis actuellement étudiante en école de stylisme. J’ai grandi à Cambridge, mon pays natal, là où j’ai vu le jour en même temps que ma sœur jumelle a été enveloppée par la nuit pour dormir éternellement. Depuis que j’ai connaissance de cette histoire, j’ai peur du noir, j’ai peur de m’endormir pour toujours si l’obscurité m’envahit trop longtemps… C’est étrange quand on sait que, malgré tout nous sommes amenés à disparaître, n’est-ce pas ? J’ai grandi bercée par l’amour de mes parents qui ont toujours pris du temps pour moi malgré leurs emplois du temps chargés. Mon père était un riche entrepreneur tandis que ma mère dirigeait l’un des plus célèbres magazines de mode du pays. Autant dire que l’argent n’a jamais manqué. Souhaitant que j’ai la meilleure éducation possible, ils ont pris soin de m’éduquer à la maison, avec des professeurs particuliers. Les rares sorties que je faisais étaient dans le magnifique jardin, et quand je sortais en ville, je devais toujours rester auprès de la personne qui m’accompagnait… J’étais enfermée dans une prison dorée. Je ne trouvais refuge que dans la musique ou encore dans la danse. Si petite je n’avais qu’une professeure adepte du classique cela a changé lorsqu’elle a pris sa retraite. Il fallait la voir. Le vrai cliché de la danseuse étoile avec ses lunettes sur le bout du nez, ses cheveux grisonnants, sa baguette dans la main, son chignon tiré à un point que rien ne dépassait. Ce qui était bien loin de ma nouvelle professeure qui me fit découvrir tous les styles et me permettait de trouver une échappatoire à cette prison. Je le savais. J’étais née pour danser. Et j’ai tout fait pour en faire mon métier mais… Je préfère garder cette partie pour plus tard.
Je suis coréenne et anglaise. Mon père est un coréen tombait amoureux de l’Angleterre et de ma mère anglaise. Tous deux parlaient les deux langues durant mon enfance et cela m’a permis d’être bilingue, je peux passer du coréen à l’anglais en un clin d’œil. Cette capacité, j’ai dû attendre le lycée pour pouvoir la dévoiler au grand jour puisque c’est à cet instant que j’ai pu quitter le cocon familial. En effet, je n’en pouvais plus d’être dans la maison de mon enfance, de me sentir si oppressée par cette solitude pesante et j’ai commencé à tout faire pour être scolarisée. J’avais envie de rencontrer des gens de mon âge. Après avoir été insupportable, mes parents ont finalement craqué mais pour être certains que j’aurais un bon suivi, ils m’ont envoyé dans la meilleure école de Cambridge qui faisait aussi internat. J’étais de nouveau emprisonnée mais, cette fois, j’allais enfin pouvoir rencontrer des gens de mon âge et me faire des amis ! Secrètement, j’espérais aussi trouver ma moitié mais je ne savais pas ce que je voulais et je ne m’y connaissais pas assez pour savoir ce que signifiait l’expression : "être amoureuse".
C’est aussi au lycée, dans la chambre numéro 26 que j’ai fait la connaissance de ma colocataire, cette fille a changé ma vie et nous sommes rapidement devenues inséparables avant qu’un évènement vienne tout gâcher. En effet, j’avais quelques amourettes par-ci par-là avec des garçons ou même encore des filles et je me confiais beaucoup à elle… Qui était jalouse. Un jour, à peu près un an avant la fin du lycée, elle a craqué et m’a avoué ses sentiments. Ce moment était magique et pendant un an, nous avons filé une relation parfaite. Elle a été ma première relation sérieuse, mon premier baiser, ma première fois. Elle était tout pour moi. Mais tout s’est brisé en mille morceau.
Lorsque nous fûmes diplômés, nous nous sommes installées ensemble grâce à nos parents riches. Ils ne savaient rien pour nous, ils pensaient juste que nous étions des amies inséparables. Nous étions donc tranquilles jusqu’à ce jour. J’étais rentré plus tôt de mes cours et je t’ai trouvé dans notre chambre. Avec ce garçon. Je me souviens, tu as essayé de me rattraper pour m’expliquer mais j’ai préféré partir et noyer mon chagrin dans l’alcool. Ce soir-là, j’ai eu ma première relation d’une nuit avec un homme. J’ai découché, je ne suis rentrée que le lendemain matin mais j’ai tout fait pour ne pas la croiser. Finalement, j’ai cédé, je l’ai écouté. J’ai écouté ses excuses, je lui ai pardonnée, persuadée que ce n’était qu’un pas de travers. Qu’il n’y en aurait pas d’autres. J’aurais dû partir. Ça m’aurait évité de revivre cette scène une dernière fois, d’apprendre que je ne lui suffisais plus. Que je ne pouvais pas assouvir les besoins de sa nymphomanie et que je ne l’attirais plus. C’est drôle quand on y pense. S’appeler Nymphea et avoir une ex nymphomane.
Suite à cet accident, je ne lui ai plus adressé la parole et j’ai fini mon année enfermée dans la chambre d’ami ou à sortir le plus possible. J’ai aussi fait des démarches afin de poursuivre mes études de danse en Corée du Sud. Bientôt deux ans que j’y suis, je m’y sens comme chez moi. Je ne regrette pas ma décision d’être venue ici… Même si je me sens un peu seule.
Oh, il est déjà si tard ? Je continuerais plus tard, je dois aller en cours. »
Une symphonie qui vibre lors d'un matin calme.Actuellement en train de t’occuper de ton Gecko léopard, tu repenses à ton passé, à ce que tu aimerais écrire dans le journal que tu as commencé il y a deux ans maintenant. Tu aimerais lui dire que tu n’as jamais compris pourquoi tes parents t’avaient appelé Nymphea et ils n’ont jamais voulu te le dire. Tu sais désormais ce que signifie Nymphea, ou le mot nymphe plus particulièrement mais tu ne sais pas si c’est ce que tes parents avaient en tête en te nommant ainsi. Peut-être n’avait-il aucune intention en tête, pour eux c’était certainement un prénom original sans aucune recherche particulière. Tu mentirais en disant que cette hypothèse te blessait mais tu n’en laissais rien paraître à ce propos.
Ton esprit divagua ensuite sur ce que ta vie aurait été si ta sœur jumelle avait survécu à l’accouchement. Aurait-elle comblé ce vide en toi, celui qui a subsisté jusqu’à ton entrée au lycée et est réapparu quand tu t’es retrouvée célibataire ? C’est une chose que tu ne sauras jamais. Tu avais affreusement besoin d’une confidente, d’une meilleure amie.
Un sourire triste étira tes lèvres rosées alors que tu refermais le terrarium avant de poser ton regard sur une photo de ta famille. Tu la pris en main, te remémorant cette époque en sa compagnie, découvrant la vie, passant du temps ensemble. Ils n’avaient pas connaissance du mal qui te rongeait. Ton ex-petite-amie était la seule personne au courant du fait que tu aurais dû avoir une jumelle, de l’absence que sa disparition t’avait causée. Chacune, vous avez apporté à l’autre le courage dont elle avait besoin. Tu avais parfois envie de la recontacter mais quand les souvenirs de sa trahison te revenaient en mémoire, tu fermais ton téléphone presque rageusement.
Malgré tout, tu la remercies de t’avoir fait découvrir ce qu’était l’amour. En effet, ton entourage avait toujours été très vague sur ce sentiment, ne souhaitant probablement pas que tu quittes ta cage dorée. Cependant, tu t’étais retrouvée seule et tu avais bien l’intention de découvrir la vie et de découvrir ce sentiment qui devait être merveilleux. Tu commenças alors lire des romans d’amour qui te changeaient de tous les livres intellectuels et tu pus regarder, pour la première fois, des dramas coréen. Etant bilingue, tu n’eus pas besoin de sous-titre, ce qui était plutôt pratique. Tu t’en fichais si c’était hétérosexuel ou non, après tout, qui aime quelqu’un pour son sexe ?
La fac coréenne. Après ta déception, tu voulais absolument partir à Séoul, ville natale de ton père, afin de continuer tes études en danse. Au vu de la renommée de la fac, t’es parents n’opposèrent pas de résistance à l’idée de te laisser partir pour le pays du matin calme, persuadés que tu rentrerais par la suite pour exercer ta profession en Angleterre. Mais tu feras tout pour ne pas y retourner. Tu avais bien envie de travailler pour une agence, dans l’idéal la Joy Play puisque tu appréciais énormément les artistes là-bas et les chansons permettaient toujours de pouvoir créer de belles chorégraphies. Bien évidemment, ce ne sera pas dans celles-ci que tu pourras mettre en avant ta spécialisation en pole dance, mais ce n’est pas grave pour toi.
Quant à l’amour, disons que ce n’est pas encore dans tes préoccupation pour l’instant.
Une symphonie qui rencontre la nuit étoilée.La vie actuelle de Nymphea est plutôt banale. Souvent dans une salle de danse pour créer des chorégraphies, elle travaille pour la Joy Play qui l’a repéré à la fin de ses études. Il faut dire qu’en tant que major de promo avec un très bon niveau et ayant une très bonne candidature, cela ne pouvait que se faire.
Aujourd’hui, la jeune femme vient de rentrer d’une soirée avec des amis de l’agence après une journée de travail. Elle a aussi eu l’occasion de faire du shopping et d’acheter des vêtements, du maquillage, mais aussi des choses que les gens qualifieront d’inutiles mais qu’elle trouvait tout simplement trop mignon. Comme tous les jours son côté maladroit était ressorti. Heureusement pour elle, personne n’avait vu ce verre lui échapper des mains pour se briser sur le sol à cause d’une fichue loi appelée la gravité. Si elle avait connaissance de la personne ayant inventé la gravité, elle irait bien lui dire deux mots pour lui demander de ralentir la chute des objets.
Demain soir, elle préparerait un bon petit plat pour sa colocataire et elle. Eh non, la jeune femme n’a pas retrouvé l’amour mais elle aide une demoiselle du nom de Atkins Li Han à devenir idole. Elle l’a rencontré lors d’un séjour aux Etats-Unis qu’elle a fait avec ses parents qui devaient signer un contrat avec la famille Atkins. C’est à l’issue de cette signature qu’un repas a été effectué, les deux jeunes femmes sont devenue très proches jusqu’à emménager ensemble lorsque la plus jeune est venue eu pays du matin calme.
Néanmoins, pour ce soir, les collègues de la jeune femme devront faire attention à sa consommation d’alcool parce qu’une Nymphea ayant un peu trop bu peut divaguer et raconter trop d’histoires guimauves sur un pays enchantés remplis de choses fantastiques.
L’histoire de la Lune qui rencontre une Nymphe n’est peut-être pas extraordinaire mais c’est l’histoire de Moon Nymphea et celle-ci ne demande qu’à être continuée…