Si vous vous attendiez à une histoire triste, ce n'est pas vraiment ce qui arrive ici.
En réalité, la vie de Yuebin a toujours été assez simple. Il n'a par contre aucune idée de la raison de son abandon quand il était très jeune, mais il se souvient de la voix de son père et le visage de sa mère, et de leurs mots. Il n'a pas vraiment de gros souvenir de sa plus jeune enfance, à part que quand il est sorti de l'orphelinat, il voyait devant ses yeux un monde nouveau, un monde où il serait capable de vivre, d'agir, et d'être celui qu'il voulait, et non dernière les branches de l'orphelinat. Une famille normale, ni pauvre ni riche, mais dans l'incapacité d'avoir des enfants, Yuebin était l'enfant parfait pour eux. Il était jeune, il avait déjà connaissance de ce qui se passait autour de lui, il n'a eu aucun problème pour s'adapter dans ce nouveau monde.

Un monde ordinaire, sans le moindre froufrou ou originalité, Yuebin fut éduquer comme le coréen le plus typique. Apprendre la langue ne fut un problème, lui qui avait déjà commencé à l'orphelinat, mais l'enfant qui n'était pas dupe eut toujours voulu apprendre sa langue d'origine, celle qui dominait les personnes de son "peuple", et un professeur lui fut assigné très tôt pour qu'il puisse améliorer ses tristes souvenirs du mandarin. Autre que cette folie, il n'était réellement que le petit garçon typique. Les chemins marchés vers l'école avec ses parents, qui devinrent ensuite de plus en plus court, jusqu'à qu'ils finissent pas le transférer en internat, Yuebin commença à présenter quelques traits de timidité, comme enfermé dans le monde de l'éducation. Toute peur mise de côté, il n'était qu'un garçon parmi d'autres, celui qui essayait de rendre ses parents heureux en ayant de bonnes notes, gardant une attitude propre et correcte, tout ce qu'il pouvait faire pour qu'ils ne ressentent pas une envie maudite de l'abandonner. Et qui l'eut cru, après lui, un nouvel enfant fut adopté. Bien qu'il ne vivait que peu avec ses parents pendant ce temps, il n'était jamais jaloux, au contraire, il souhaitait juste rentrer au plus vite pour découvrir son nouveau frère.

Un cœur pur qu'il avait à l'époque, alors que les deux enfants s'entendaient à merveille. Un avait une passion bien dictée, alors que l'autre ne faisait que suivre le vent. Et emporté par la tempête de son petit frère, il ne fut que peu de temps pour que l'aîné développe sa propre passion. La musique. Il n'était pas fou, son cœur battait au rythme de celles qu'il écoutait, ses pieds dansaient sans que son cerveau ne leur permette, il commençait à rêver musique, penser musique. Mais ce n'était pas ce qui était prévu pour lui n'est-ce pas. Et pourtant il découvrit un monde qui lui en permit, un monde où la musique était une langue que l'on apprenait à l'école, les clubs de musique. Et aussi passionné qu'il était, il fit de son mieux pour les rejoindre dans son retard, et parler la langue de son cœur tout comme eux. Un cœur qui se rendit compte que cette passion n'était qu'un pitoyable rêve, écrasé par les rires et moqueries de ses camarades. Il n'était pas dans le bon monde pour apprécier les instruments, la musique. Il n'était pas noble, il n'était qu'un pauvre petit garçon que ses parents biologiques n'ont jamais voulu. Et bien qu'étant aujourd'hui à ses yeux un ramassis d'idiotie, son cœur sensible se laissa torturer, blesser par ceux qu'il pensait être comme lui.

Que faire si ceux comme lui ne l'acceptait pas ? Est-ce qu'il avait toujours le droit d'aimer quelque chose qui lui était impossible d'accès ? Un sentiment qu'il connaissait bien, isolement, abandon, et pourtant il partit avec le sourire, prêt à recommencer à n'être que le petit garçon parfait pour ses parents. Il n'eut aucun problème à l'être en entrant au collège, ses notes étaient parfaites, il était toujours la tête de la classe. Un jeune homme qui n'aimait pourtant pas s'imposer et n'était jamais dans la présidentielle, il n'était là que pour prouver à ses parents qu'il serait ce qu'ils ont toujours souhaité pour leur fils. Parfait. Un cœur qui se perdait dans les lueurs du soleil, reflétant telles des notes de musique sur sa table, l'appelant à craquer à nouveau, à se battre contre cette place de faux riche. Et même s'il garda cette habitude de gribouiller quelques partitions sur le dos de ses feuilles, la seule chose qu'il réussit à faire était de se donner cette image qu'il aurait dû avoir il y a quelque temps, cette image riche, noble, hautaine, sans même avoir travailler pour l'avoir. La puberté le touchant, et c'est un visage doux, fin qui se développa derrière ce petit vilain canard, qui devint rapidement un cygne, un cygne sans le moindre intérêt pour le monde autour de lui.

Cygne tâché par la corruption des eaux, il préféra se tenir loin du lac, dans son coin, seul, et ceux pendant la plupart de sa scolarité. Une image du fils de riche ténébreux lui fut attribuée, celle-ci qui partait en morceau dès qu'il commençait à parler, mais ce n'était pas pour autant qu'il allait essayer de leur prouver qu'ils avaient faux. Ce monde lui avait appris qu'il n'avait pas sa place dans un monde de musique, alors il n'y fera pas sa place, il la chercherait ailleurs. Et alors qu'il pouvait entendre le cœur de certaines lorsqu'il les approchait, le sien restait silencieux, comme si le mal avait déjà été fait rien qu'en posant le regard sur elles. Et ensuite vint le lycée. Et tout ce qu'il pensait être évident dans ce monde pour lui s'écroula. La raison ? Lui-même.

Comme n'importe quelle personne qui grandit avec des parents typiques coréens, conservateurs, Yuebin fut éduquer dans l'idée que les hommes aiment les femmes, et vice-versa, sans possibilité de contraire. Et pourtant, il y avait lui, qui était également toujours seul dans son coin, aliéné des autres juste comme lui. Et de petites conversations en conversations, les choses n'ont pas pris l'ampleur qu'il pensait. Son cœur battant comme au son de la musique pour lui, sa pensée relaxée en sa présence, il l'avait vu plusieurs fois à la télévision, cette description de sentiment. Il ne pensait pas en être autorisé, et par les mots du concerné, ils n'étaient pas en droit de se sentir ainsi. Et pourtant il le voyait bien de ses propres yeux, des sentiments qu'il pensait vrai, honnête, et qu'il ne souhaitait pas garder seulement pour lui. Une relation compliquée entre une âme brisée et une âme perdue, que les deux devaient cacher pour leur bien, bien que la parfaite histoire de Roméo et Juliette, les deux finirent par doucement faire leur chemin loin l'un de l'autre. Bien que rien ne fut officiel, qu'aucun mot ne fut réellement échangé, il était temps pour eux de se séparer, de laisser leurs cœurs gambader à nouveau sur le chemin de Cupidon. Ils n'étaient probablement pas faits pour vivre ensemble jusqu'à la fin de leur jour, mais ont permit à chacun de se connaître plus eux-mêmes.

De nouveau parmi la normalité, bien que cette personne eût eu quelques mots pour l'encourager à continuer sa passion, par des messages corrompus, Yuebin revint sur le chemin de la perfection stupide et automatique. Il avait pourtant découvert à travers cette personne le chant, la danse, et d'autres choses qu'il aimait de tout son cœur, mais ce n'était pas son monde. Il n'était jamais la bienvenue. Et il ne le sera jamais. Alors sur le chemin de la majorité, alors qu'il était maintenant bien loin de lui, le solitaire continua sa vie d'élève modèle, éternellement maudit à n'être rien d'autre qu'un citoyen typique. Qui aurait cru que chaque citoyen modèle aurait le cœur qui volait entre la normalité et l'interdit, que son cœur fut capable d'être attiré par des silhouettes masculines, comme il fut déjà au courant, mais également des ombres féminines. Un palpitant n'osant pas se décider, et le laissa à jamais perdu, sans personne pour pouvoir le guider vers la lumière ou juste qui il pouvait bien être.

Les études, jour après jour, il finit par en avoir marre. Et bien que ses parents furent un peu déçus, il ne tarda pas à commencer sa vie dans un monde qu'il appréciait, en contact avec le peuple. Un simple barman, peut-être, mais il était heureux là-bas. Il eut pu trouver une âme généreuse pour accepter de vivre avec lui, et son chien, tout en étant une aide appréciable pour le loyer et les biens quotidiens. Puis la nouvelle qui tomba, bien que son sourire est réel, que son attitude ne change pas, c'est un Yuebin se brisant légèrement qui se présente, rien qu'à la pensée de son père, en possible fin de vie. Donnant la moitié de son argent en loyer, et les trois-quarts du reste à sa mère pour aider les soins, son visage crie joie alors que son cœur crie à l'aide. Pourtant, il est là, présent et toujours prêt à faire sourire n'importe qui dans sa vie.